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Les secrets de l'Armistice de 1940: Les enregistrements cachés
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On a retrouvé la bande-son de l’armistice de 1940
Au cœur d’un documentaire diffusé dimanche soir sur France 5,
un enregistrement inconnu et miraculeusement réapparu
de la signature de la capitulation française.
La signature de l’armistice, dans le wagon de Rethondes, le 22 juin 1940. A gauche, le général allemand Wilhelm Keitel. (Photo AKG Images)
par Christophe Forcari
publié le 1er février 2019 à 20h56
(mis à jour le 3 février 2019 à 12h20)
Au-dessus de la forêt de Compiègne, dans l’Oise, pas un bruit d’oiseaux, pas un pépiement. Cet été 1940 est particulièrement chaud. Sans doute se sont-ils mis à l’abri de la chaleur. A moins que ce ne soit le bruit de chasseurs allemands qui survolent sans relâche la clairière de Rethondes qui les ait effrayés.
Défaite, vaincue, la France va signer là, le 22 juin 1940, l’armistice avec l’Allemagne. Une capitulation et une humiliation. Non seulement Hitler va exiger que cette convention d’armistice soit actée dans le wagon même où l’Allemagne du Kaiser avait signé sa défaite en 1918, mais, pour garder témoignage de cette revanche, les négociations entre les délégations allemande et française seront enregistrées secrètement dans les conditions techniques de l’époque. La bande-son d’un moment d’histoire dont personne ne connaissait l’existence.
Sous le saphir, les disques grésillent, les voix sont parfois aigrelettes et l'interprète allemand traduit sans relâche. Sur ces disques, le bruit des avions, celui du souffle court des hommes qui savent qu'ils sont en train décrire une page d'histoire, celui aussi des planches du vieux wagon qui crissent sous la botte légère des vainqueurs et des pesants des brodequins des vaincus. «Je tiens à vous dire qu'il y a certaines conditions que nous n'accepterons pas quoi qu'il arrive» : la voix mal assurée du général Charles Huntziger traduit le malaise de la délégation française.
Des bruits, des paroles enregistrées sur 45 disques d’aluminium 78 tours d’une épaisseur proche du centimètre, conservés dans une vieille boîte ronde piquetée de rouille. Quarante-cinq «galettes» d’un autre temps pour trois heures d’enregistrements : en cet été 1940, la France, par cette convention d’armistice, entrait dans ce que l’on allait appeler la collaboration.
Pépite
Un document sonore inédit. [mise à jour, 03/02/2019 : pas si inédit que ça, puisque des extraits avaient déjà été diffusés sur Europe 1 et France Inter, ce qu'avait largement passé sous silence la promotion du documentaire, cf notre article Checknews, ndlr] Une trouvaille de collectionneur au nez fin. Bruno Ledoux, promoteur immobilier, passionné d'histoire, collectionneur éperdu (et ancien propriétaire de Libération), repère sur une vente aux enchères à Munich un ensemble d'enregistrements des années 40. Il s'en porte acquéreur pour «quelques milliers d'euros», raconte-t-il : «Un lot d'enregistrement des années 40. J'ai pris. Ça parlait de Compiègne.»
Il ne le sait pas mais il vient de mettre la main sur une pépite sans avoir conscience de la valeur historique de son achat. Sur les vieilles cires, l'étiquette indique simplement : «Présidence du conseil. Administration de la radiodiffusion nationale». Suit une annotation à l'encre bleue, en allemand.
Après quelques vérifications auprès d'historiens, ce jeune businessman plutôt porté sur l'époque napoléonienne se rend compte qu'il détient le seul enregistrement connu de la négociation entre Allemands et Français pour sceller l'armistice de 1940. «Cet objet était porté disparu, cloisonné, scellé dans un mur. Il faisait partie de ce que l'on appelait les "malles Pétain" lors de son départ à Sigmaringen. Jamais je ne me serais attendu à trouver cela.» Bruno Ledoux fera don de ces enregistrements aux archives nationales.
Marché
Hitler, accompagné des hiérarques du régime, a fait le déplacement pour une journée à Rethondes. Il y esquissera même un pas de danse. Il s'éclipsera après que Wilhelm Keitel, haut commandant en chef des armées allemandes, a lu le préambule de la convention d'armistice. Côté français, le général Huntziger, qui allait signer cette paix de la défaite, lâche qu'il n'y avait «aucun déshonneur à tout cela». Même quand la France accepta de «rendre» aux Allemands tous les réfugiés politiques allemands, autrichiens et juifs qui avaient trouvé refuges au sein de la République. Sur une de ces galettes, Huntziger demande à l'armée allemande de ne pas poursuivre son avance sur Bordeaux où est réfugié le gouvernement en exil.
La trouvaille presque hasardeuse de Bruno Ledoux fait l'objet d'un documentaire diffusé dimanche soir à 22 h 45 sur France 5. Le contenu de l'enregistrement secret sera révélé pour la première fois dans le deuxième volet du documentaire 1940, les Secrets de l'armistice.
https://www.liberation.fr/france/201...-1940_1706983/
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