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Old November 29th, 2022 #21
alex revision
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Rivarol n°3543 du 30/11/2022 (Papier)

Billet hebdomadaire

Détail des condamnations de Vincent Reynouard depuis son exil au Royaume-Uni


Depuis son exil en Grande-Bretagne, le 16 juin 2015, il y a presque sept ans et demi, Vincent Reynouard a été condamné à ce jour dans CINQ affaires par la justice française. A noter que toutes ces condamnations ont été prononcées pour violation de la loi Fabius-Gayssot du 13 juillet 1990 dans le cadre de la loi sur la presse. Si le militant révisionniste est finalement extradé vers la France, ou s’il est expulsé du Royaume-Uni, voici les condamnations judiciaires auxquelles il devra faire face dans notre pays:

1) Le 17 juin 2015 Vincent Reynouard a été condamné par la cour d’appel de Caen à un an de prison ferme (sans amende) pour une vidéo de 2014 (aujourd’hui supprimée) sur le bourrage de crâne des enfants et adolescents dans le cadre du 70e anniversaire du Débarquement en Normandie. A noter qu’en première instance (Vincent était alors présent à l’audience, mais sans l’assistance d’un avocat), le tribunal de Coutances, le 11 février 2015, l’avait condamné à deux ans de prison ferme. Une peine manifestement illégale (la loi Gayssot prévoyant un emprisonnement d’un an au maximum), de sorte que le procureur Renaud Gaudeul, conscient de cette illégalité, avait fait lui-même appel de la condamnation. Vincent Reynouard, via son avocat de l’époque, Me Wilfried Paris, s’était pourvu en cassation, aussitôt connu l’arrêt de la cour d’appel de Caen le 17 juin 2015. La cour de cassation rejetait le pourvoi un an plus tard, le 21 juin 2016. Entre-temps, le conseil constitutionnel, alors présidé par Jean-Louis Debré, rejetait le 8 janvier 2016 une question prioritaire de constitutionnalité, une QPC, à propos de la loi Gayssot déposée par Vincent via son avocat.

2) Le 3 février 2016, la cour d’appel de Paris (chambre de la presse) condamne Vincent Reynouard —qui n’est ni présent, ni représenté à l’audience —, à deux mois de prison ferme pour un article paru dans RIVAROL le 27 mai 2011, en pleine affaire du Sofitel new-yorkais, et intitulé : « Lettre ouverte aux défenseurs de DSK ». Aucune des parties ne se pourvoit en cassation.

3) Le 4 novembre 2016, la XVIIechambre du tribunal correctionnel de Paris (chambre de la presse) condamne Vincent Reynouard, qui n’est ni présent ni représenté, à cinq mois de prison ferme pour deux vidéos révisionnistes de décembre 2014 et à verser 4000 euros à la LICRA, partie civile (2000 euros de dommages et intérêts et 2000 euros de remboursement des frais d’avocats). Aucun appel n’a été formé contre cette décision.

4) Le 25 novembre 2020, la XVIIe chambre du tribunal judiciaire de Paris (chambre de la presse) condamne Vincent Reynouard, qui n’est ni présent, ni représenté, à quatre mois de prison ferme pour une vidéo révisionniste du 3 mai 2017. Aucun appel n’est formé contre ce jugement.

5) Le 22 janvier 2021, la XVIIe chambre du tribunal judiciaire de Paris (chambre de la presse) condamne Vincent Reynouard, qui n’est ni présent, ni représenté, à six mois de prison ferme pour une vidéo révisionniste de 2019. Aucun appel n’est formé contre ce jugement.

12 mois + 2 mois + 5 mois + 4 mois + 6 mois = 29 MOIS de prison ferme.

Ce total ne prend toutefois pas en compte ni les éventuelles poursuites et condamnations supplémentaires (l’Organisation juive européenne a ainsi déjà fait savoir qu’elle avait déposé plainte en mars 2022 contre Vincent pour l’une de ses vidéos et qu’elle l’attendait de pied ferme en France !), ni les confusions et remises de peine automatiques (qui peuvent représenter jusqu’au tiers environ de la peine totale), ni la possibilité pour Vincent de faire opposition à ces décisions et donc d’être rejugé une fois en France. Cela devrait être possible pour toutes les affaires, sauf en principe pour la première où son avocat de l’époque, Me Paris, avait déposé en son nom et avec son accord un pourvoi en cassation qui a été rejeté le 21 juin 2016. Il existe toutefois un risque à faire opposition à des décisions judiciaires : c’est d’être jugé aussi, voire plus sévèrement que la première fois. Ce dont Vincent est parfaitement conscient.[…]


Jérôme BOURBON.


https://rivarol.com/version-papier-1...20-papier.html
 
Old November 29th, 2022 #22
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La première lettre de prison du héros Vincent Reynouard publiée dans Rivarol

Le Libre Panzer
Démocratie Participative
29 novembre 2022

Pour écrire à Vincent Reynouard :

Mr. Vincent REYNOUARD
160071
HMP Edinburgh
Scottish Prison Service
33 Stenhouse Road
EH113LN EDINBURGH
Scotland
United Kingdom (Royaume-Uni)



Quote:
Cher RIVAROL, chers amis rivaroliens, Merci pour votre soutien. C’est très gentil à vous. J’ai le moral, tout se passe bien en cellule et dehors. Les portes sont ouvertes deux heures par jour pour se promener, prendre sa douche, jouer au billard ou au ping-pong. Je fais des maths et des exercices de physique pour passer le temps.

Concernant l’extradition, une audience préliminaire aura lieu le 8 décembre car j’ai un nouvel avocat depuis le 17 novembre, Me Paul Dunne, un avocat d’Edimbourg. C’est un spécialiste en matière d’extradition. D’après ce que m’a dit mon ancien avocat écossais, un argument fort peut être invoqué contre mon extradition : le “délit” commis en France n’est pas considéré comme un délit ici. Par conséquent, il est possible que le mandat d’arrêt européen ne s’applique pas ici. D’où la nécessité d’un avocat plus spécialisé.

Depuis le 16 novembre, je suis la “vedette”. Un article m’a été consacré dans le tabloïd The Sun, que beaucoup lisent dans la prison. Au repas de midi, les serveurs (ce sont des prisonniers, et le repas est distribué comme dans une cantine en self-service) m’ont dit : « You are Vincent Reynouard ? » (« Vous êtes Vincent Reynouard ? ») “Oui” ai-je répondu surpris (car je suis très discret ici). « Vous êtes dans le journal », « Vous êtes un négateur de l’Holocauste », « Vous dites qu’Hitler n’a pas massacré les Juifs ». Tout cela en anglais (avec un fort accent écossais), dit de façon très sympathique. Personne n’avait ni haine, ni mépris, cela relevait de la liberté d’expression. Un peu intimidé, j’ai répondu : « Oui, je suis surpris d’être dans un journal anglais… » Depuis, lorsqu’on peut aller dans le hall de la prison (on peut y aller deux heures par jour, une heure le matin, une heure l’après-midi), je sens que les gens me regardent autrement : je suis une “pointure”. Des prisonniers m’ont demandé ce qu’était le révisionnisme. Je le leur ai expliqué succinctement. Ils m’ont écouté avec bienveillance. Bref, je vis une aventure assez cocasse. Comme à Valenciennes, prisonniers et gardiens sont très sympathiques. Les gardiens vous appellent par votre prénom.

La nourriture est tout juste suffisante, mais (très) bonne. Le matin, c’est une boule de pain individuelle, un petit pot de confiture (genre portion de cantine), environ 200 grammes de céréales (Corn Flakes, Rice Krispies…) et un demi-litre de bon lait pour la journée. Le midi et le soir, nous avons le choix entre trois menus, dont un végétarien. Souvent, c’est : grosse pomme de terre à la vapeur, flageolets et salade avec une pomme. Le pain est (presque) à volonté. Bref, je ne me plains pas. Les repas sont à 8h, midi et 16h. Il faut donc en garder un peu pour le soir. La “cantine” est comme à la prison de Forest, à Bruxelles. J’y trouve cahier A4, stylo, rasoir, café…, bref, tout le minimum utile. Si l’on peut m’envoyer des feuilles à dessin, avec crayon de papier, gommes, etc., ce serait gentil. Dans le hall, nous disposons d’une petite bibliothèque. Seuls quelques livres sont intéressants. On peut m’en envoyer d’autres.

Vous trouverez ci-après un dessin de la cellule que le partage avec Steeve, 43 ans, “tombé” pour trafic de stupéfiants (cocaïne, je crois). Il est très gentil et nous nous entendons bien. La cellule est bien propre, car nous sommes tous les deux propres. Steeve regarde la télé toute la journée, mais il regarde beaucoup de documentaires (dont certains sont intéressants) et il a la délicatesse de mettre le son assez faible pour ne pas me déranger. Lors de la “promenade” dans le hall, je parle avec un Bulgare et un Roumain, en attente, eux aussi, d’une extradition éventuelle. Ils sont ai- mables. Le principal, en prison, est de garder le moral. Je le garde et je tente de m’assagir davantage en cultivant le lâcher-prise. Je médite chaque nuit sur le sens de la vie.

J’ai commencé l’écriture de mes mémoires. Voici, jointes à la lettre, les deux premières pages qui représentent la totalité de l’introduction. Je propose qu’elles soient publiées, par extraits (j’en enverrai en principe chaque semaine, ou presque) le mercredi dans RIVAROL et le lendemain ou le vendredi sur mon Blogue Sans Concession. Ecrire sans ordinateur est difficile, car il faut réaliser plusieurs brouillons avant d’avoir un texte correct. J’espère donc qu’en France, si je suis mis en Centre de détention (en cas d’extradition), je pourrai bénéficier d’un ordinateur avec imprimante et cartouche (d’encre !)

Prison d’Edimbourg, 14 novembre 2022, deux heures du matin.

J’entreprends la rédaction de mes mémoires. Pourquoi cette décision ? Parce qu’après mon arrestation, voilà quatre jours par les autorités écossaises, je ne nourris aucune illusion : les autorités françaises qui, le 25 juin 2021, ont lancé un mandat d’arrêt européen à mon encontre, obtiendront mon extradition. Revenu en France, je purgerai plusieurs peines de prison ferme pour « contestation de crimes contre l’humanité ». Au total, ces peines dépassent les 24 mois (NDLR : 29 mois très exactement). S’y ajouteront sans doute d’autres condamnations pour le même motif, car depuis mon exil en Grande-Bretagne, en juin 2015, j’ai publié de nombreuses vidéos révisionnistes susceptibles de tomber sous le coup de la loi Gayssot. Plusieurs ne sont pas prescrites, soit qu’elles aient été publiées il y a moins d’un an, soit qu’elles fassent déjà l’objet de poursuites. Par conséquent, je m’attends à rester en prison cinq ans, voire davantage.

Je ne regrette rien. Mon nouveau livre sur Oradour, Le Cri des victimes, devrait paraître dans les prochains jours. Sachant qu’il s’agit d’un livre « historiquement incorrect », mon extradition et ma mise en prison constituent des arguments promotionnels de premier ordre —je dirais même, inespérés. Cet ouvrage est l’œuvre de ma vie, car il s’agit d’un travail original, unique. Certes, en tant que révisionniste, j’aurais encore des choses à dire sur la question des chambres à gaz homicides et sur la déportation en général. Mais mon site et mon blogue diffusent 90 % à 95 % de mes travaux sur ces sujets. De plus, les ouvrages de Carlo Mattogno, Jürgen Graf, Germar Rudolf et Thomas Kues constituent une mine d’arguments irremplaçable. Je n’ai jamais eu la prétention de les égaler. Ces livres parus dans la collection « Holocaust handbooks » fondent le révisionnisme historique stricto sensu. Ils attendent les traducteurs qui les rendront accessibles au public francophone. Voilà pourquoi, désormais privé de ma documentation, j’ai décidé de rédiger mes mémoires. Outre la narration d’anecdotes truculentes qui ont rempli ma vie agitée, on y trouvera mes explications sur les origines du militantisme qui m’a conduit en prison.

Mon engagement révisionniste s’explique en grande partie par mon enfance et mon adolescence. Elles auraient pu me porter au nihilisme et à l’auto-destruction. Pourquoi ai-je préféré la voie de l’idéalisme et du don de ma personne à une cause que je crois noble ? La réponse pourra profiter à d’autres qui, eux aussi, auront connu des jeunesses difficiles, quelles qu’en soient les raisons. J’ajoute que mon engagement révi- sionniste m’a valu beaucoup d’épreuves, tant sur le terrain judiciaire que dans ma vie familiale et professionnelle. Loin de m’avoir aigri ni rempli de haine, ces épreuves ont au contraire contribué à me rendre plus sage, donc plus apaisé. Comment ai-je pu déjouer le piège —car il s’agit d’un piège —qui consiste à reporter toutes les fautes sur l’extérieur (les parents, les proches, les circonstances, les adversaires…) afin de justifier ses colères ? Le piège est d’autant plus dangereux que, dans un premier temps, la justification des colères semble apaisante. Rapidement toutefois, on se trouve englué dans une mélasse de sentiments négatifs qui nous rongent jusqu’à, parfois, nous détruire. Comment, donc, ai-je pu déjouer cet écueil ? La réponse me paraît capitale, car elle pourra aider celles et ceux qui, dans leur vie, vivront des épreuves douloureuses, y compris dans des contextes très différents du mien. On l’aura compris, je ne rédige pas ces mémoires pour le plaisir de m’exposer, mais pour apporter quelque chose à mes lecteurs. En définitive, ces mémoires s’inscrivent dans ma mission révisionniste, une mission qui consiste à donner des réponses aux autres. D’où ma volonté de ne rien cacher, y compris les événements qui plaident en ma défaveur. En effet, une histoire véridique est bien plus riche d’enseignements qu’un plaidoyer pro domo ou — pire —qu’un roman bâti pour son avantage.
https://dempart.homes/la-premiere-le...-dans-rivarol/

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Ma détermination est intacte, ma sérénité aussi

06/12/2022

Cet entretien a été accordé à Rivarol par Vincent Reynouard le 23.XI.2022 depuis la prison d’Édimbourg.

Rivarol: Le 10 novembre, vous avez été appréhendé par la police dans la petite maison où vous viviez dans la clandestinité, en pleine campagne écossaise. Depuis, vous êtes incarcéré à la prison d’Édimbourg. Comment allez-vous ?

Vicent Reynouard: Avant de répondre, je tiens à souligner que mon arrestation apporte un démenti éclatant à deux genres de discours souvent entendus:

1. Nos adversaires présentent les révisionnistes comme une poignée d’illuminés qui nieraient des réalités historiques évidentes ou mille fois démontrées;

2. Au sein de la droite nationale, beaucoup soutiennent que le combat révisionniste est dénué de toute utilité (quand il n’est pas jugé contre-productif), au motif que le peuple se soucierait avant tout de l’avenir, pas du passé.

Si ces discours étaient vrais, alors un Vincent Reynouard n’intéresserait personne, excepté son public présenté comme squelettique. Les autorités et les adversaires le laisseraient donc «délirer» dans son coin. Or, j’ai été appréhendé parce qu’en juin 2021, la France a lancé un mandat d’arrêt contre moi. Motif : je dois purger une peine d’un an de prison pour une vidéo révisionniste diffusée sur YouTube en… 2013 ! Depuis, ma chaîne a été fermée et la vidéo a disparu des grandes plateformes de partage d’Internet. J’ajoute que le 10 novembre dernier, le procureur écossais s’est opposé à ma remise en liberté provisoire au motif que la police britannique avait «mis en œuvre des moyens importants pour [me] localiser». J’ai donc été arrêté pour une vidéo d’une trentaine de minutes, totalement oubliée ou inconnue, diffusée voilà neuf ans ! À qui me fera-t-on croire que le révisionnisme n’aurait aucune importance ?

R.: On vous répondra que votre arrestation est due à votre activisme, qui n’a pas fléchi, bien au contraire.

V.R.: Cela ne change rien. Mes adversaires ont agi pour que je sois chassé de YouTube, Facebook, VK, Vimeo, etc. Ils ont fait bloquer en France mon blogue et mon site shoarnaque.org. Ils ont fait fermer mon compte Patreon et Buymeacoffe qui servait à recevoir des dons. Ils ont empêché que nos clients puissent régler leur commande par carte bancaire ou par PayPal. Bref, ils nous ont bâillonnés et quasiment asphyxiés financièrement. Seul un public très restreint, composé de gens très convaincus, me suit désormais. Autrement dit : je parle dans les catacombes d’Internet devant une toute petite assemblée de fidèles à la cause révisionniste. Mais c’était encore trop. Il fallait me faire appréhender pour me faire taire. Mon chuchotement — car il ne s’agissait plus que d’un chuchotement — était encore trop pour les gardiens de la Mémoire. Quel aveu !

R.: On vous objectera que cette petite assemblée à votre écoute compte des gens fragiles, susceptibles de commettre des actes «raciste». Les juges qui vous ont lourdement condamné en 2015 ont invoqué ce motif.

V.R.: Je leur oppose les faits. En trente ans de militantisme, combien d’actes violents ont-ils pu m’être imputés ? Aucun ! Fin août 2020, un inconnu a écrit sur le mur d’entrée du Centre de la Mémoire d’Oradour : « À quand la vérité ? Reynouard a raison. » C’est le seul acte retentissant — parce qu’il a été médiatisé — qui peut m’être imputé. Toutefois, cette question — à quand la vérité — les effraie au plus haut point, car même à l’état d’écho lointain sorti des catacombes du Net, la vérité terrifie les menteurs inquiets. Voilà pourquoi je le répète : mon arrestation est un aveu venu de nos adversaires, un aveu flagrant de l’importance du révisionnisme.

R.: Revenons donc à votre détention. Gardez-vous le moral ?

V.R.: Mon moral est excellent. Il faut dire qu’après les prisons de Forest (à Bruxelles), Caen, Valenciennes et Fleury-Mérogis, je commence à être habitué. L’univers carcéral a ses réalités et ses règles. Si vous vous révoltez contre, alors vous vivrez l’enfer, un enfer que vous aurez vous-même créé. Si, en revanche, vous acceptez ces réalités et respectez ces règles, alors tout ira bien. Telle est mon expérience personnelle. Elle conforme le principe selon lequel votre existence dépend avant tout de vous. Certes, je ne conteste pas l’importance des éléments extérieurs ; mais en définitive, votre mental pèse davantage. Un adage enseigne : « ce n’est pas parce qu’un événement est grave qu’il vous fait souffrir; c’est parce qu’il vous fait souffrir qu’il vous paraît grave. » Accueillez l’événement avec bienveillance et il perdra une grande partie de sa gravité. La prison est l’endroit idéal pour mettre en pratique cet enseignement.

R.: Êtes-vous seul en cellule ?

V.R.: Non, justement. Je la partage avec un Écossais de 43 ans, appréhendé pour trafic de cocaïne, en attente de son procès. Nous ne sommes pas du tout du même monde, mais je l’accepte et, surtout, j’évite de prendre une posture d’opposition systématique. Par exemple, Steeve (c’est son nom) regarde la télévision de 7h30 à 23h. Toutefois, il a la délicatesse de régler le volume assez bas. De plus, il regarde de nombreux documentaires de type «réalité» : la vie d’une équipe de chercheurs en Australie, d’une famille partie vivre en Alaska, de pécheurs en haute mer, de restaurateurs de vieux véhicules retrouvés dans des granges ou des forêts… Parfois, c’est intéressant. J’interromps alors mes activités pour regarder avec lui. C’est ma façon de ne pas prendre une posture d’opposition systématique : je prends ce qu’il y a de bien à la télévision. Le reste du temps, je me concentre sur mes activités. J’ajoute que Steeve est très propre, non seulement sur lui, mais aussi pour la cellule qu’il nettoie tous les deux jours. Par conséquent, la cohabitation se passe bien. Nous mettons nos affaires en commun pour que personne ne manque de rien.

R.: Comment est votre cellule ?

V.R.: Semblable à toutes les cellules que j’ai connues. 15 à 18 mètres carrés, des murs peints couleur crème (avec des graffitis), une grande fenêtre que l’on peut ouvrir partiellement pour aérer, une douzaine d’étagères réparties en trois endroits, deux lits superposés (le matelas est en mousse, d’épaisseur adéquate, recouvert d’un drap et d’une couette avec housse), et un coin «salle de bain» d’environ trois mètres carrés. Séparé de la cellule par une cloison munie d’une porte, on y trouve les toilettes et un lavabo avec eau chaude et eau froide. L’intimité y est bien assurée. En attendant ma lampe de bureau, j’écris dans un coin de la salle de bain afin de ne pas déranger le sommeil de mon codétenu.

R.: Parlez-vous aux gardiens ?

V.R.: Ils sont tous très gentils. Certains sont même aimables. Ils nous appellent par nos prénoms, ce qui contribue à établir une certaine camaraderie. Tous font en sorte de répondre à nos demandes et, ainsi, de rendre notre détention plus facile.

R.: La nourriture est-elle bonne et suffisante ?

V.R.: Elle est très bonne. Le matin, un détenu apporte dans la cellule le petit déjeuner. Chaque prisonnier reçoit une boule de pain d’environ 200 grammes, 150 grammes de céréales (riz croustillant «Rice Krispies» ou flocon de maïs «Corn Flakes»), une portion de confiture et un demi-litre de lait demi-écrémé. Le vendredi matin, nous recevons un petit sac en papier rempli de sachets de thé, de sucre et de lait en poudre. C’est pour la semaine. J’ajoute que chaque cellule est équipée d’une bouilloire pour nous préparer des boissons chaudes. Trois menus sont proposés pour le repas de midi, trois menus pour le repas du soir. On les choisit la veille, lors de la sortie du matin, auprès d’un gardien qui vient dans le hall de l’étage. Je choisis toujours le menu n°3, c’est-à-dire le végétarien, et le dessert n°2, le fruit. Le menu végétarien comprend bien souvent une grosse pomme de terre au four et une soupe. Je mélange les deux et j’obtiens un repas succulent. Seul problème : les rations sont juste suffisantes.

R.: Comment se passent les journées ?

V.R.: L’emploi du temps est le suivant. 7h15: deux gardiens passent dans les cellules pour l’appel du matin; 7h45: petit déjeuner; 9h-10h: sortie dans le hall de l’étage; midi: repas; 14h-15h: sortie dans le hall; 15h-16h: promenade dans la cour; 16h30: repas du soir; 19h: appel du soir par deux gardiens. Les deux sorties et la promenade ne sont pas obligatoires : vous pouvez rester dans votre cellule. Pour ma part, je sors le matin et l’après-midi dans le hall.

R.: Qu’y faites-vous ?

V.R.: On peut y faire beaucoup de choses. Déjà, rencontrer les autres détenus, soit dans le hall, soit dans leur cellule, et discuter devant une tasse de thé ou de café. Pour ceux qui veulent une collation chaude, quatre fours à micro-ondes sont mis à disposition dans le hall. On y trouve aussi six tables avec chaises, soit pour lire le journal, soit pour joueur aux dominos, soit pour converser ; une table de ping-pong et un très beau billard. À chaque étage, des gens y jouent : certains sont très forts. De mon côté, je profite de la sortie pour aller à la bibliothèque de l’étage. Elle comporte 300 livres, la quasi-totalité en anglais : des bibliographies, des récits et des romans principalement. Quelques ouvrages religieux (chrétiens et musulmans) et quelques livres de sociologie. J’y vais pour les feuilleter, car aucun ne m’intéresse suffisamment pour le lire en entier. Puis je me rends aux douches. La salle comporte quatre cabines individuelles. La porte laisse apparaître vos pieds, votre torse et votre tête. On ne peut pas régler la température de l’eau, mais elle est juste correcte. Sachant que le matin, les douches sont très peu fréquentées, j’y reste quinze minutes environ. J’en profite pour laver mes sous-vêtements qui sécheront sur le chauffage de la cellule. Cette douche du matin est un vrai plaisir.

R.: Y a-t-il beaucoup de gens de couleur en prison ?

V.R.: Là où je suis, non. Sur les 40 détenus (20 cellules de deux), on compte un Noir et deux Asiatiques (un Vietnamien et un Birman). J’avais remarqué que l’Écosse n’était pas une terre d’immigration. La prison semble le confirmer.

R.: Avez-vous sympathisé avec des prisonniers ?

V.R.: Oui, malgré la barrière de la langue, ou plus exactement la barrière de l’accent. Les Écossais parlent un anglais local avec un tel accent qu’à mes oreilles, c’est quasiment une autre langue. Cependant, j’ai sympathisé avec un Bulgare, un Roumain et un Polonais, eux aussi sous le coup d’une demande d’extradition.

R.: Les détenus savent-ils pourquoi vous êtes en prison ?

V.R.: Oui, car j’ai fait l’objet d’articles dans la presse britannique, y compris dans The Sun que les prisonniers peuvent lire chaque jour. La nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre. Les gens sont venus me voir, certains par simple curiosité, d’autres pour me demander ce que j’écrivais sur l’Holocauste. Je leur ai résumé le révisionnisme. Ils ont écouté attentivement, sans paraître ni révoltés ni incrédules. Je ne prétends pas les avoir convaincus, mais ils sont intéressés : on m’a demandé mon dernier livre, car certains savaient — j’ignore comment — que mon livre sur Oradour allait paraître. J’ai promis de le leur montrer, si on m’autorise à le recevoir.

R.: Parlons de l’avenir. Pensez-vous être extradé vers la France ?

V.R.: Au départ, j’en étais persuadé. Mais mon avocat commis d’office a souligné que dans la loi écossaise, un argument fort joue en ma faveur : je n’ai commis aucun délit ici et au Royaume-Uni, le révisionnisme — pour lequel la France demande mon extradition — n’est pas considéré comme un délit. Ici, vous pouvez contester la réalité de l’Holocauste. Par conséquent, et d’après le droit écossais, mon extradition vers la France n’est nullement obligatoire ; peut-être même serait-elle illégale. Voilà pourquoi mon avocat commis d’office a transmis mon dossier à un autre avocat, spécialisé dans les affaires d’extradition. Une audience préliminaire se tiendra le 8 décembre devant la juridiction compétente. L’audience qui réglera mon sort a été fixée au 23 février 2023.

R.: C’est une bonne nouvelle, mais en matière de révisionnisme, Robert Faurisson soulignait qu’il n’y a «ni foi ni loi». On peut donc imaginer que malgré les textes, les autorités écossaises ne vous livrent à la France.

V.R.: Naturellement, et j’y suis préparé mentalement depuis toujours. Quand je suis sorti de prison en 2011, après avoir purgé une peine d’un an pour révisionnisme, je n’ai pas cessé mon militantisme. Avec les vidéos, je suis même passé à la vitesse supérieure en m’adressant aux jeunes générations. En 2013, mes adversaires m’ont poursuivi pour une vidéo révisionniste qui dénonçait l’embrigadement de la jeunesse. À mes yeux, ce n’est pas fortuit. Ces poursuites ont abouti à ma condamnation, en février 2015, à deux ans de prison ferme. C’était deux fois supérieur à la peine maximale prévue par la loi. Certes, je savais qu’en Appel, cette peine serait réduite à un an, mais j’avais compris que désormais, les autorités françaises feraient tout pour me jeter en prion et l’y maintenaient le plus longtemps possible, sachant que j’étais un irréductible. D’où ma fuite en Angleterre, où la Providence m’offrait une petite maison près de Londres. Jusqu’en 2021, j’ai bénéficié d’une tranquillité relative : la France me condamnait (j’en suis à 29 mois de prison ferme), mais les autorités britanniques restaient inactives. Je savais toutefois que ce répit était temporaire. En octobre 2021, j’ai échappé de justesse à une arrestation. J’ai alors tout perdu : mon logement, mes affaires personnelles et mes cours particuliers. J’ai uniquement songé à sauver mon ordinateur et mes archives sur Oradour, parce que je voulais achever mon nouveau livre qui reste l’œuvre de ma vie (je suis le seul révisionniste d’Oradour). Après quelques péripéties, j’ai trouvé une chambre en Écosse, que j’ai louée sous un faux nom. Je n’avais alors rien : j’étais un clandestin sans sécurité sociale ni statut légal. Bref, je savais que la prochaine étape serait l’arrestation ou la mort. Je me suis donc hâté de finir mon nouveau livre sur Oradour. Parallèlement, j’ai entrepris de synthétiser mes travaux sur l’Holocauste. À mes yeux, c’était moins important parce que sur ce sujet, l’humanité dispose des travaux de Carlo Mattogno, Jürgen Graf, Germar Rudolf, Arthur Butz, Thomas Kues et Robert Faurisson, qui font autorité. Pour ma part, je ne suis qu’un diffuseur dans le monde francophone… J’ai été arrêté seulement quelques jours après avoir apporté les dernières corrections au livre sur Oradour. J’y vois un message de la Providence qui me disait : « Maintenant que tu as fini l’œuvre de ta vie, il faut en assurer la publicité et clarifier la situation pour la suite. » Moi en prison, c’est une excellente publicité pour mon ouvrage ! Voilà pourquoi je ne suis nullement désespéré. Au contraire, je nourris de nombreux projets, y compris si je reste en prison.

R.: Quels sont ces projets ?

V.R.: Pour me détendre en prison, je résous des problèmes de mathématiques que je me pose. Cela me permet de réviser des notions et de les approfondir pour pouvoir mieux les expliquer aux élèves : mon expérience m’a montré que plus on approfondit une notion, plus on la maîtrise et plus on peut l’exposer clairement (selon les mots de Bossuet). J’ai par exemple trouvé une démonstration très simple et très visuelle du théorème de Pythagore avec un carré et quatre triangles rectangles. Je mets également au point une méthode d’apprentissage des fractions, notions ardues pour de nombreux élèves, simplement parce qu’on n’insiste pas assez sur la nature profonde d’une fraction. Je m’intéresse enfin au calcul intégral, afin de le rendre accessible aux adolescents. J’aimerais exposer tout cela dans un manuel didactique pour les élèves. Si je reste en prison, je trouverai le temps. Je me suis en outre remis au dessin. Mon objectif est de m’améliorer pour, finalement, créer deux bandes dessinées révisionnistes ! L’une sur Oradour, l’autre sur Auschwitz. Ce projet me prendrait au moins deux ans, le temps d’apprendre à créer des dessins dynamiques et de bâtir les scénarii.

R.: Vous avez également parlé d’écrire vos mémoires.

V.R.: Oui, et j’ai commencé. J’ai déjà écrit vingt pages. Je souhaite raconter comment ma vie m’a préparé au militantisme révisionniste. Mon objectif n’est donc pas — ou pas seulement — d’exposer les arguments révisionnistes qui m’ont convaincu, mais d’expliquer comment la Providence m’a formé pour devenir un combattant révisionniste résolu, toujours présent en première ligne. Mes mémoires permettront de comprendre pourquoi j’ai foi et confiance en la Providence, aujourd’hui plus que jamais. Vive le révisionnisme, et merci à tous !

https://blogue.sansconcession.org/20...serenite-aussi

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Nouvelle adresse

Chères Lectrices, Chers Lecteurs,

Le Blogue SC a déménagé. Vous pouvez dès à présent le consulter à la nouvelle adresse:

https://blogue.sansconcession.org/

(le nouvel hébergeur est encore un peu lent: nous sollicitons votre patience pendant que nous travaillons à résoudre ce problème)

N'oubliez pas de vous inscrire à notre infolettre pour être tenu au courant de nos publications.

Nous vous remercions de votre soutien. Le combat continue.

L'Équipe Sans Concession
 
Old December 9th, 2022 #25
alex revision
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Tags négationnistes à Oradour-sur-Glane : Vincent Reynouard refuse son extradition vers la France

Publié le 08/12/2022

Vincent Reynouard, arrêté le 10 novembre en Écosse, a fait indiquer par son nouvel avocat qu’il refusait d’être extradé en France, lors d’une audience préliminaire ce jeudi 8 décembre à Edimbourg.

Le négationniste français Vincent Reynouard, arrêté le 10 novembre en Écosse, a indiqué qu’il refusait d’être extradé en France lors d’une audience ce jeudi 8 décembre à Edimbourg.

Vincent Reynouard, 53 ans, a été condamné à de multiples reprises par la justice française pour des propos niant l’existence de la Shoah. Il avait fui en Écosse où il vivait sous une fausse identité, jusqu’à son arrestation dans la région d’Anstruther, un petit port de pêche situé au nord d’Edimbourg. Il est en détention depuis son arrestation par la police écossaise.

Jeudi, il n’a pas assisté à l’audience préliminaire au tribunal d’Edimbourg, mais il était représenté par son nouvel avocat qui n’a pas souhaité donner son nom aux journalistes. « M. Reynouard ne consent pas à l’extradition », a indiqué l’avocat qui a demandé davantage de temps pour étudier le dossier.

Sa traque, pilotée par l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité et les crimes de haine (OCLCH), a commencé en août 2020 quand un tag « Reynouard a raison » avait été retrouvé sur le mémorial d’Oradour-sur-Glane.

Dans plusieurs vidéos diffusées sur Internet, Vincent Reynouard avait remis en cause ce massacre. La dernière condamnation (six mois de prison ferme) de Vincent Reynouard remonte à janvier 2021, pour une vidéo publiée en 2019 dans laquelle il nie la réalité de la Shoah.

https://www.lepopulaire.fr/oradour-s...ance_14229994/
 
Old December 9th, 2022 #26
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en bas : "elle (Simone Veil) ne se souvient pas avoir vu le soleil en 1944: la fumée noire des fours crématoires obscurcissait le ciel"



Last edited by alex revision; December 12th, 2022 at 05:45 AM.
 
Old December 18th, 2022 #27
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Infolettre Sans Concession

Des nouvelles de V. Reynourd et du combat révisionniste


Chers Lecteurs et Lectrices,

Noël approche et nous vous écrivons pour vous inviter à faire un geste en faveur de notre prisonnier.

Non, nous ne parlons pas de faire don, mais simplement d’envoyer une carte de vœux.

Vincent Reynouard s’apprête à passer Noël dans une prison au-delà du mur d’Hadrien et il serait sans doute heureux de recevoir quelque marque de soutien de la part de ceux qui partagent ses idéaux et applaudissent son abnégation.

Voici son adresse (dans cet ordre précis):

160071 V Reynouard
HM Prison Edinburgh
33 Stenhouse Road
Edinburgh
EH11 3LN
Royaume-Uni (UK)

Si vous ne voulez pas inscrire votre adresse au dos de l’enveloppe ou si vous préférez rester anonyme, alors inscrivez au dos de l’enveloppe l’adresse de Sans Concession.

En effet, une enveloppe sans adresse d’expédition est susceptible d’être refusée par la prison. Pour rappel, voici l’adresse de Sans Concession (dans cet ordre précis):


Sans Concession
PO Box 385
Hartlepool
TS24 4GX
United Kingdom


Si vous désirez une réponse de Vincent Reynouard :

– n’oubliez pas d’indiquer votre nom et votre adresse à l’intérieur de la carte de vœux;

– par contre, n’incluez pas dans votre courrier d’enveloppe destinée à Vincent Reynouard pour vous répondre: cette enveloppe sera saisie, car elle est susceptible de contenir de la drogue (ainsi le veut le règlement de la prison, on n’y peut rien).

Enfin, afin de vous simplifier la tâche, nous avons réuni les tarifs postaux des principaux pays francophones:

🇫🇷 Au départ de la France métropolitaine :
Lettre prioritaire, vers l’international, moins de 20g: 1,65 €
👉 1 timbre Marianne violet


🇧🇪 Au départ de la Belgique :
Lettre pour l’Europe, Prior, moins de 50g: 2,23 €
👉 1 timbre Effigie Royale bleu, valeur 1 Europe


🇨🇭 Au départ de la Suisse :
Lettre Documents, Envoi Monde, moins de 20g: 1,80 CHF
👉 1 timbre à 180 (par ex. «Luge»)


🇨🇦 Au départ du Canada :
Tarif Poste aux lettres – International, moins de 30g : 2,71 $
👉 1 timbre Terre de nos aïeux, régime international


Si vous avez un doute ou une question, n’hésitez pas à nous contacter.

Nous vous souhaitons de bonnes fêtes de Noël.

L’Équipe Sans Concession

https://blogue.sansconcession.org/
 
Old December 20th, 2022 #28
alex revision
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Lettre de prison de V. Reynouard (5.XII.2022)

20/12/2022

Prison d’Édimbourg, le 5 décembre 2022

Chères Amies, chers Amis,

Ici, tout va très bien (et je n’ajoute pas « Madame la marquise », car tout va vraiment très bien). Depuis quatre jours, je suis en cellule avec un Bulgare nommé Gosho (cela ne s’invente pas !) Né la même année que moi (en 1969), il a été lui aussi appréhendé à la suite d’un mandat d’arrêt européen lancé par les autorités de son pays. La police l’a arrêté en août 2021 sur son lieu de travail : une laiterie écossaise (la même qui fournit la prison !) Depuis, il se bat pour éviter son extradition, car les conditions carcérales en Bulgarie sont assez mauvaises.

Nous avons sympathisé depuis deux semaines dans le hall de l’étage. Il était dans une cellule avec un Polonais très gentil. Voilà quatre jours, celui-ci a été relâché. Ne voulant pas partager sa cellule avec un individu sale, drogué ou bruyant — c’est toujours le risque en prison —, il m’a tout de suite demandé si je souhaitais le rejoindre. J’ai accepté. Ensemble, nous avons demandé au responsable de l’étage : il a immédiatement donné son accord et, vingt minutes plus tard, j’étais dans ma nouvelle cellule. À Édimbourg comme ailleurs, les autorités carcérales font tout leur possible pour arranger les uns et les autres, afin que la détention se passe dans de bonnes conditions. Si donc on ne se révolte pas, avec un minimum de bonne volonté, l’emprisonnement se déroule bien.

Gosho étant ici depuis seize mois, sa cellule est celle d’une personne “installée”. Aussi est-elle bien mieux aménagée et équipée que les cellules dans lesquelles les prisonniers se succèdent après des périodes assez courtes (quelques jours à quelques semaines). Sachant que les prisonniers libérés abandonnent leurs affaires de prison pour n’emporter que leurs effets personnels, la cellule de Gosho est une caverne d’Ali Baba. J’y ai trouvé des produits banals en liberté, mais très précieux ici : produit vaisselle, lessive, assouplissant, shampooing (y compris un shampooing dermatologique), ciseaux à ongles, un manteau pour sortir dans la cour, du linge de prison (chemises et pulls marron, pantalons noirs), un survêtement d’intérieur, un jeu d’échecs et 33 bouteilles de lait de soja.

Un détenu ayant lui aussi vécu plusieurs mois dans cette cellule était très inventif, créatif et bricoleur. Avec des boîtes de produit pour cigarettes électroniques, il a confectionné un petit meuble destiné à être déposé sur la table, contre le mur. Le meuble forme des petits compartiments de tailles différentes. Dans la plupart d’entre eux, une boîte de margarine vide sert de tiroir. On y range tout : sachets de thé, de sucre, de café en poudre, tube de mayonnaise et de ketchup, post-it, médicaments… On y trouve même un Rubik’s Cube !

J’ai également découvert des feutres, des crayons de couleur, cinq crayons à papier, une gomme, un taille-crayon, des feuilles vierges et quatre ou cinq cours de dessin. Je me suis donc remis à dessiner pour mon plus grand plaisir.

La cellule est équipée d’un lit superposé. Pour éviter de se sentir enfermé — en prison, c’est assez inattendu ! — Gosho préfère dormir en haut. Je suis donc en bas. Le détenu inventif s’est servi d’une ficelle et d’un drap découpé afin d’aménager mon lit d’un rideau. Déployé au maximum, il entoure tout le lit et l’isole ainsi totalement de la cellule. Mais je ne l’emploie jamais, car Gosho est très calme et très discret.

Le lit ne grince pas, ce qui est un avantage appréciable lorsqu’on dort à plusieurs dans une même pièce. Les nuits sont très calmes, sauf lorsqu’un drogué ou un alcoolique souffre d’un manque. Il peut alors crier et frapper de rage la porte de sa cellule. La crise dure de quelques minutes à une heure (avec des interruptions). C’est une simple question de patience.

Afin de simplifier la vie en cellule, j’ai adopté les horaires de Gosho : nous nous couchons vers 23 heures. Il regarde la télévision jusqu’à une heure du matin (parfois davantage). De mon côté, je lis un peu, puis je m’endors. Gosho a la délicatesse de régler le volume toujours assez bas, ainsi ne suis-je pas dérangé. Pendant la journée, il regarde la télévision et se livre à d’autres activités : outre la gymnastique en prison et la messe le samedi matin, il fabrique lui-même son yaourt (bulgare !), prépare ses salades et nettoie la cellule (il aime l’ordre et la propreté).

Lorsqu’il regarde un programme intéressant à la télévision, j’interromps mon travail pour le regarder moi aussi. Parfois, nous discutons dans un anglais — très — approximatif. Il a conscience des problèmes posés par l’immigration incontrôlée. En Bulgarie, me dit-il, de nombreux Tziganes font beaucoup d’enfants pour vivre des allocations. Les quartiers qu’ils occupent sont sales. Toutefois, le pays étant pauvre, les migrants venus d’Afghanistan ou d’Asie ne font qu’y passer pour se rendre en Allemagne, en France ou au Royaume-Uni, pays de cocagne. Cette politique d’accueil lui paraît insensée. En France, Gosho serait un électeur du Rassemblement national, c’est certain. Il fait partie de cette masse de citoyens simples, mais de bon sens, propres et travailleurs. Impliqué dans une affaire en Bulgarie, il s’est réfugié en Écosse. Là, il vivait en toute légalité, avec un contrat de travail, et payait ses impôts. Le Brexit a marqué le début de ses ennuis. Comme moi.

Chaque jour, Gosho lit The Scottish Daily Mail, quotidien conservateur auquel on peut s’abonner en prison. Je le parcours ensuite avant de résoudre les jeux de logique que l’on trouve en page centrale. C’est très distrayant.

Ici, quasiment personne ne lit. Dans la cellule, un livre de J. R. R. Tolkien, Le Silmarillion, est posé sur quatre pots de yaourt vides afin de servir de socle à la télévision. L’image est très symbolique, elle illustre la victoire de l’image sur le texte, de l’écran sur la page imprimée. Dans mon ancienne cellule, un livre servait à empêcher le lit de cogner le mur. Dans le hall, trois ouvrages ont été glissés sous le billard afin d’assurer son horizontalité. Ils ont été choisis en fonction de leur épaisseur. Bref, ici les livres servent de cales ou de support.

Dans la cellule, je rédige mes mémoires. Elles commencent au début des années 1980, quand j’avais une douzaine d’années. Après 62 pages manuscrites, j’en suis à l’année 1989. Certains épisodes très drôles me reviennent en mémoire. Quand je les raconte, je suis souvent pris d’un fou rire. Ce sont vraiment de bons moments.

Le matin, je me réveille désormais vers 5 heures. Après une heure de méditation, je me lève. Afin de ne pas déranger Gosho qui dort jusqu’à 9 heures, je vais dans le cabinet qui abrite les toilettes et le lavabo. Un damier posé sur les toilettes me sert d’écritoire ; un grand pot de peinture (vide) me fait office de tabouret. Ce n’est pas le grand confort, mais c’est très supportable. Là, j’écris jusqu’à 8 heures. Puis je prends mon petit-déjeuner alors que la prison s’éveille.

Dans les années 1980, le groupe de rock OTH chantait : « Prends juste la vie comme elle vient, et tu verras, elle viendra à toi. » La prison confirme la véracité de ces paroles. La détention vous apprend que les souffrances mentales sont le fruit des attentes : on souffre ceci ou cela ; on se projette dans l’avenir pour soupeser les chances de l’obtenir ; on s’inquiète, on se ronge, on se morfond. Si on l’obtient, on éprouve de la joie jusqu’à ce qu’une autre attente la balaye. Si on ne l’obtient pas, on s’énerve. Pour s’extraire de cet enfer — car en détention, c’est un enfer —, une seule solution : abandonner toute attente. Cela ne signifie pas qu’il faudrait abandonner tout espoir, donc désespérer. Non, cela signifie éteindre tout désir qui provoque l’attente. On peut alors vivre l’instant présent et faire tranquillement tout ce qui s’impose sur le moment. Ainsi accepte-t-on bien plus facilement sa destinée.

Ici, je vis au jour le jour. Je suis aimable et souriant avec tout le monde. The Sun of Scotland m’ayant déjà consacré deux articles, les prisonniers savent que je suis quelqu’un de connu, que j’écris des livres. Ils en apprécient d’autant plus ma simplicité. Voilà quatre jours, je sortais des douches pieds nus. Un détenu m’a dit : « Vincent, tu es pieds nus, demande des chaussons. » Le prisonnier qui, le matin, apporte le petit-déjeuner a lancé : « J’en ai en double », et il m’en a apporté une paire. Avant-hier, j’ai trouvé deux pantalons noirs devant la porte de notre cellule. Je les ai pris. Aujourd’hui, un détenu m’a demandé : « As-tu trouvé mes pantalons ? Je te voyais toujours avec ton survêtement gris, alors je t’en ai déposé deux devant ta cellule. » Je l’ai chaudement remercié.

C’est ça la prison, quand on est aimable et souriant. À Valenciennes, j’avais vécu la même chose. On se crée soi-même son paradis ou son enfer. La détention me l’a appris. Si je l’avais su plus tôt, j’aurais évité beaucoup d’erreurs. En particulier, je n’aurais pas perdu ma famille en 2011. Mais tout comme il est inutile de s’inquiéter pour un futur qui n’existe pas encore (à vue humaine au moins), il est vain de regretter sans cesse un passé qui n’est plus. Le passé sert à tirer des leçons. Dans ma vie, j’ai beaucoup appris en reconnaissant mes erreurs et en prenant de la hauteur. Je mourrai plus sage que je ne l’étais à 20, 30 ou même 40 ans. Dans ma vision de l’éternité, c’est le plus important. Ainsi que je l’ai écrit dans l’introduction de mon nouveau livre sur Oradour, je suis en paix. J’en remercie le Ciel et ceux qui, ici — bas, me soutiennent.

https://blogue.sansconcession.org/20...ard-5-xii-2022
 
Old December 21st, 2022 #29
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Old January 7th, 2023 #31
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Vincent Reynouard : Extradition ou Expulsion?

6 janvier 2023

Comme on sait, le jeudi 10 novembre 2022, une escouade d’élite du SO15 – le Counter-Terrorism Command, est allé dénicher en force Vincent Reynouard dans la petite ville d’Anstruther, près d’Édimbourg, en Écosse. Il faut dire que la dernière fois, les deux petits pieds nickelés qu’ils avaient envoyés n’ont pas été à la hauteur, mais c’était peut-être fait exprès, nous y reviendrons en conclusion. Au vu des conditions de l’arrestation, il est clair que Vincent est tout sauf présumé innocent, a-t-il néanmoins une chance de s’en sortir?

À ce jour, le Royaume-Uni ne dispose pas de loi visant spécifiquement le révisionnisme historique et plusieurs historiens en Angleterre, dont le très à gauche Timothy Garton Ash, se sont de façon méritoire dressés contre de tels projets.

En 2008 un tribunal de Londres rejetait une demande de l’Allemagne au sujet de l’extradition du Dr Fredrick Töben, un révisionniste Australien visé par un mandat d’arrêt européen (MAE), un cas très proche de celui de Vincent, donc.

Les aménagements post-Brexit au sujet de l’extradition ne sont entré en vigueur que le 20 décembre 2020 à 23 heures, donc même si on a une idée du cadre juridique, on manque de jurisprudence (des deux côtés de la frontière).

Sans être juriste, j’ai bien suivi le cas Töben et j’ai eu de bonnes raisons de me rafraîchir la mémoire sur les aspects juridiques concernant les citoyens de l’UE de passage ou résident au Royaume-Uni.

La position traditionnelle du Royaume-uni sur l’extradition (qui était autrefois celle internationalement admise) repose sur deux principes essentiels. Le premier était l’existence d’un traité d’extradition avec le pays concerné, lequel entraînait un respect mutuel des systèmes juridiques. Par exemple, l’absence d’un tel traité avec l’Espagne (en raison de l’embarras politique que représentait la présence sur le sol britannique de nombreux exilés politique antifranquiste, dont des terroristes) signifiait que l’Espagne est longtemps restée connue pour être un refuge pour criminels en délicatesse avec la police de Sa Majesté – on parle des droits communs comme les voleurs de banque.

Une fois un tel traité en place, le deuxième principe essentiel était celui de la double incrimination, c’est-à-dire que l’infraction reprochée au fugitif dans son pays d’origine devait aussi être pénalement répréhensible dans le pays où il était parti se réfugier et à qui on demandait l’extradition. Naturellement, le droit pénal en jeu est rarement identique dans les deux pays, et c’était au tribunal de juger de la double incrimination.

Dans un cas comme celui de Vincent Reynouard, le cas aurait été litigieux pour les autorités. Il aurait fallu prouver non seulement qu’il s’était rendu coupable de «déni d’Holocauste» (qui n’est pas poursuivi en tant que tel au RU), mais qu’il l’a fait d’une manière pénalement répréhensible au regard du droit britannique (sur la base de la loi contre «l’incitation à la haine raciale»).

Comme les lecteurs peuvent facilement se l’imaginer, le principe de «double incrimination» offrait une belle marge de manœuvre, que ce soit à de riches escrocs ou que ce soit à des terroristes de l’IRA au réseau bien financé et dont les extraditions vers le RU depuis des pays européens (ou depuis les États-Unis) ont pu se trouver parfois bloquées.

C’est ainsi que même en mettant de côté les visées politiques des ennemis de Vincent (qui sont aussi les nôtres), aux yeux du public en général, le système du Mandat d’Arrêt Européen (MAE) pouvait présenter des avantages pratiques manifestes, en sorte qu’après de longues discussions, il a fini par remplacer au 1er janvier 2004 les lois traditionnellement en vigueur en matière d’extradition.

Le présupposé fondamental du MAE, c’est que tous les systèmes juridiques de l’Union Européenne peuvent se faire confiance dans l’application de la justice naturelle etc.; partant, il n’y avait plus à établir de «double incrimination».

À l’encontre du vieux principe, le MAE établissait comme cadre général une «liste des crimes et délits». Dès qu’on pouvait montrer que le fugitif était «poursuivi» (dans le double sens de poursuivi !) pour l’un des crimes et délits définis de manière assez large par la «liste cadre», son extradition, même si un tribunal devait statuer, n’était plus qu’une simple formalité express. Dans la plupart des cas, aucune disposition n’était prévue pour un examen approfondi des éléments matériels du «crime» allégué avant qu’il soit procédé à l’extradition.

L’un des points de la liste cadre, c’était «le racisme et la xénophobie». Toutefois, en ce qui concerne la «négation de l’Holocauste», il subsistait potentiellement une échappatoire.

Cette échappatoire n’existait que grâce aux objections soulevées devant la Chambre des Lords au moment de la transcription en droit britannique du MAE. Soumis à plusieurs reprises aux questions des pairs, le représentant du Home Office aux Lords (Baroness Scotland) donnait l’assurance spécifique que le MAE ne reviendrait pas à une criminalisation détournée du déni de l’Holocauste au Royaume-Uni. [on peut penser que Lady Michèle Renouf est pour quelque chose dans cet amendement, on ne voit pas autrement comment ses Pairs auraient songé à un point aussi spécifique]

Le modus vivendi était le suivant : si l’un quelconque des éléments matériels du délit de «négation de l’Holocauste» se situait au Royaume-Uni, il était réputé être couvert par le droit britannique et l’extradition était refusée (sauf si on pouvait montrer que l’un de ces éléments enfreignait d’autres articles du Code pénal du RU).

Un «négationniste» sous le coup d’un MAE ne pouvait être extradé que si on pouvait montrer que les éléments matériels du «crime» se rattachaient obligatoirement au sol du pays requérant.

L’exemple donné au Parlement, c’était le cas d’une personne qui aurait pris la parole sur la place du marché de Cologne pour nier l’Holocauste, puis qui serait venue se réfugier au RU avant d’y être arrêtée. Dans un tel cas (si les autres conditions sont remplies, notamment que la peine encourue doit être supérieure à 12 mois) l’extradition aurait lieu. [de nouveau, l’exemple est très proche de ce qui est arrivé à Lady Michèle Renouf, sa prise de parole, il est vrai, n’était pas à Cologne, mais à Dresde]

Par contre, si la personne avait publié un magazine ou un livre, tenu un site ou publié une vidéo «niant l’Holocauste», une telle personne ne serait pas extradée, même si tout ou partie des éléments matériels se sont déroulés en France, en Allemagne ou ailleurs, parce que dans ce cas, les éléments ne sont pas spécifiquement rattachables à un territoire, ils auraient aussi bien pu avoir été réalisés depuis le Royaume-Uni. [étonnant de voir comme on retrouve le raisonnement fiscal sur la territorialité de la TVA liée aux services: service sur place comme une coupe de cheveux ou une réparation de plomberie, ou service à distance comme un conseil ou une expertise].

Voici les termes précis employés par le ministère en donnant ses assurances au Parlement:

Quote:
Holocaust denial …is a very particular offence. We would say that those engaging in that endeavour in part in this country would not be capable of being extradited as the offence would in part have allegedly been committed in this country, and in this country it is not an offence. So we would not extradite those involved in it.”

La négation de l’Holocauste … est une infraction très particulière. Nous dirions que ceux qui se livrent à cette occupation pour partie dans ce pays ne sont pas susceptibles d’être extradés au motif que l’infraction aurait pu être commise pour partie dans ce pays et que dans ce pays il ne s’agit pas d’une infraction. Donc cette personne ne serait pas extradée.
Telle était la pierre d’achoppement pour les autorités Allemandes qui avaient émis un MAE contre Töben. Töben a bien été arrêté à Londres alors qu’il n’était qu’en transit à l’aéroport d’Heathrow le 1 octobre 2008. Il était placé en détention provisoire dans l’attente de son extradition qui paraissait acquise.

Mais après un examen plus attentif (à partir du moment où Töben a été représenté par un spécialiste de l’extradition, Kevin Lowry-Mullins, et non plus par le commis d’office), il est apparu que la demande allemande était insuffisamment précise, et la raison de ce flou était évidente: les autorités aussi bien à Berlin qu’à Londres étaient bien conscientes que la supposée conduite criminelle de Töben ne tombait pas dans les cas précis très limités pour lesquelles on pouvait être extradé du RU pour négation de l’Holocauste. Une extradition dans ces conditions aurait été une trahison flagrante de la promesse faites devant le Parlement lors du passage en droit britannique du MAE.

Le malaise juridique et politique était palpable. Dès que les magistrats de Westminster se sont prononcés contre l’extradition, les autorités britanniques et allemandes ont décidé de ne pas faire appel et Töben est ressorti libre.

Et maintenant, il y a ces nouvelles lois suite à «l’accord commercial et de coopération» qui régit l’ensemble du spectre des relations post-Brexit entre le RU et l’UE. L’accord a été transcrit en droit Britannique dans le cadre de l’European Union (Future Relationship) Act 2020, avec effet au 31 décembre 2020 à 23 heures.

En gros, le MAE est repris en ce qu’il accélère les extraditions (dans les deux sens) entre les pays membres de l’UE et le RU, il est similaire à ce qui existe entre l’UE et la Norvège ou l’Islande.

Ces lois ne sont plus couvertes par la promesse du Home Office au Parlement et on ne voit pas trop ce qui pourrait venir s’opposer à l’extradition rapide de Vincent Reynouard.

Il est potentiellement important que les nouvelles règles – contrairement à ce qui se passait pour le MAE – ne spécifient pas explicitement que le RU et les membres de l’UE ont «une confiance mutuelle» dans leurs systèmes judiciaires respectifs.

De plus, il est affirmé que l’extradition doit être «proportionnée» et en particulier qu’elle ne doit pas entraîner des périodes de détentions préventives trop longues.

Un argument possible, serait que le système judiciaire français est tellement politisé au regard des délits d’opinion (en particulier du révisionnisme) qu’il y a des raisons sérieuses de penser que les droits fondamentaux de Vincent Reynouard seraient mis en péril par l’extradition.

[Malheureusement, il y a plus simple pour les autorités britanniques si elles veulent expulser Vincent tout en maintenant encore la fiction selon laquelle la négation de l’Holocauste n’est pas criminalisée au RU ni en voie de l’être, après tout, Vincent, il y a un an, a menti sur son identité aux policiers venus le rechercher et il s’est enfui, cela peut être une bonne raison de considérer qu’il n’est plus désirable sur le sol britannique]

Source : https://jailingopinions.com/realhist...d-in-scotland/

https://jeune-nation.com/actualite/a...cent-reynouard
 
Old January 14th, 2023 #32
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Bonne année 2023



Chères Amies, Chers Amis,

Je vous souhaite à tous une bonne et sainte année 2023.

Je vous remercie pour vos envois: lettres, cartes et colis. C’est vraiment très gentil à vous et cela m’aide beaucoup. Dans un autre courrier, j’explique les raisons techniques qui m’ont empêché de remercier personnellement les envoyeurs. Depuis quelques jours toutefois, les problèmes ont été surmontés. J’écrirai donc personnellement à ceux qui m’envoient une carte, une lettre ou un colis et dont je dispose de l’adresse.

Pour l’heure, j’adresse un remerciement collectif et je rassure tout le monde : les envois me parviennent, y compris l’argent qui est versé sur mon compte en prison. Ce que la prison ne peut me donner à cause du règlement (taille-crayon, certains livres…) est déposé dans mon vestiaire : rien ne sera perdu, je retrouverai tout à ma sortie.

Vincent Reynouard

Vincent Reynouard a rédigé un compte-rendu du Noël qu'il a passé à la prison d'Édimbourg. Son récit, tantôt amusant, tantôt émouvant, dépeint de façon très vivante un univers carcéral méconnu.

https://blogue.sansconcession.org/20...son-dedimbourg

Concernant les courriers, colis et virements adressés à la prison d’Édimbourg, Vincent Reynouard écrit une lettre, où il donne des explications et des recommandations. Nous vous invitons à la lire avant d'envoyer quoi que ce soit à la prison.

https://blogue.sansconcession.org/20...son-dedimbourg

Pour rappel, voici l'adresse complète de Vincent Reynouard en prison, écrite selon les recommandations du Scotisch Prison Service:

160071 V Reynouard
Glenesk 3/11
HM Prison Edinburgh
33 Stenhouse Road
EDINBURGH
EH11 3LN
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Soutenir V. Reynouard

https://blogue.sansconcession.org/devenez-mecene
 
Old January 15th, 2023 #33
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Fouille de la cellule et audience du 12 janvier

15/01/2023

Une fouille de plus d’une heure

10 janvier 17 h 15: trois hommes en uniformes font irruption dans la cellule. Gosho qui fait la sieste doit se lever. Je suis conduit dehors. Trois femmes et un homme se tiennent devant la porte. Sept personnes? Diable, c’est sérieux. «Fouille de la cellule,» me dit-on. Gosho sort, on fait rentrer. Les, je subis une fouille au corps: mes habits que j’ai dû enlever totalement, sont inspectés. Une fois rhabillés, Gosho et moi sommes placés assis face à la porte de la cellule, afin d’assister aux recherches.

Je ne vois rien, mais les bruits m’indiquent que tout est inspecté après avoir été retourné, vidé, mis sens dessus dessous. Les cartons remplis de nos affaires sont sortis et leur contenu vérifié avec minutie. Je me penche pour regarder dans la cellule: nos lits sont retournés, les crochets artisanaux pour pendre nos blousons arrachés et jetés à la poubelle. Nos étagères fabriquées avec une centaine de paquets de cigarettes sont vidées et sorties pour vérifications. Fragiles, elles se brisent et finissent aux ordures: tout le rangement du bureau est compromis. Jugées inutiles, des boîtes vides que nous gardions pour des rangements ultérieurs sont jetées dehors. Soudain, un rouleau de papier toilette passe par la porte en roulant doucement au sol, comme s’il sortait de lui-même pour fuir la tempête. Je suis pris d’un fou rire.

Deux téléphones portables saisis

La fouille dure plus d’une heure. Elle permet de saisir deux téléphones portables: celui de Gosho, dont le scellé empêchant de remplacer la carte SIM a disparu, et un autre, trouvé je ne sais où, porteur d’une carte SIM venue de l’extérieur. J’ignorais sa présence dans la cellule. Sans doute était-il parmi les affaires laissées par un ancien détenu. Quoi qu’il en soit, les deux appareils sont placés dans deux sacs plastiques numérotés. Le mien, en revanche, m’est laissé, car il est en règle. Toutefois, l’équipe a saisi deux croquis de la prison découverts parmi mes dessins: eux aussi sont glissés dans un sac.

Réintroduits dans la cellule après le départ de l’équipe, Gosho et moi restons interdits: on dirait qu’une tornade est passée. Habits, crayons, chaussures, serviettes, papier à dessin, vaisselle… tout est entassé sur nos lits dans le plus grand désordre. Sur le bureau, les affaires rangées auparavant dans les étagères brisées reposent mélangées. Dans cette petite cellule, il nous faudra trois heures et demie pour tout trier, ranger et réorganiser au mieux.

Pourquoi cette fouille?

L’équipe m’a dit qu’il s’agissait d’une fouille de routine dans une cellule choisie au hasard. J’en doute, et d’autres détenus également.

À mon avis, « on » me soupçonne d’utiliser un téléphone illégal, afin d’accorder des entretiens à Rivarol: celui qui présentait mon nouvel ouvrage sur Oradour a sans aucun doute offusqué les gardiens de la Mémoire. Ne pouvant me faire taire, ils tentent de me nuire par tous les moyens.

L’entretien est paru au début des vacances de Noël, la fouille a eu lieu une semaine après la rentrée: j’ai du mal à y voir un hasard. Les autorités françaises savent que l’utilisation illégale d’un téléphone en prison est sévèrement réprimée: ici, des prisonniers m’ont informé qu’une telle infraction pouvait être punie de six mois de prison, sans compter les sanctions supplémentaires et tous les désagréments possibles pour le détenu condamné.

Punis comme des enfants

Pour l’heure, Gosho et moi sommes punis comme des enfants pris la main dans le pot de confiture: nous sommes privés pendant sept jours de sortie du matin. De 9 h à 10 h, notre cellule reste fermée. Je pense toutefois que la carte SIM illégale découverte dans le troisième téléphone sera analysée, afin de déterminer les appels passés avec cet appareil. Si l’utilisateur peut être identifié, il se verra infliger une punition bien plus lourde.

Toutefois, là encore, les autorités françaises échoueront, car je n’ai jamais touché ni à ce téléphone ni aucun autre qui serait équipé d’une carte SIM illégale. Aussi tenteront-elles par tous les moyens de me faire extrader.

Des informations sur le «contexte de la vidéo»

Le 12 janvier, j’ai comparu devant la cour chargée de statuer sur mon extradition. Le ministère public (qui appuie la demande de la France) a demandé un report d’audience au motif qu’il attend de la justice française des informations sur le «contexte de la vidéo» qui m’a valu la condamnation de 2015 pour laquelle mon extradition est réclamée.

Pourquoi cette demande? Sans doute parce que, de façon évidente et contrairement aux allégations des autorités françaises, cette vidéo n’appelle ni à la haine raciale ni à la violence. Pour rappel, cette vidéo dénonçait l’embrigadement idéologique de la jeunesse à l’aide des mensonges ressassés depuis 1945. Sachant donc que j’ai été condamné pour révisionnisme (et non pour incitation à la haine raciale), le ministère public semble vouloir prouver que j’ai agi par antisémitisme. C’est ce qu’il appelle le «contexte de la vidéo».

Je fais confiance en la Providence

La manœuvre réussira-t-elle? Mon avocat pense que non, car en droit écossais, c’est l’acte délictueux lui-même qui compte, non les motivations, quelles qu’elles soient. J’ai été condamné pour «négation de l’Holocauste», qu’importe mes motivations réelles ou supposées. Le révisionnisme étant légal en Écosse, mon extradition devrait donc être refusée. Le sera-t-elle? Nous le saurons le 9 février, date à laquelle l’audience a été reportée.

Initialement, le report avait été fixé au 23 février. Que signifie cet empressement? À mes yeux, c’est sans intérêt: comme d’habitude, je fais confiance en la Providence. En prison ou en liberté, j’ai des projets plein la tête. Je laisse le reste entre les mains de Dieu.

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Old February 7th, 2023 #34
alex revision
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Entretien avec VR – «Gardez toujours un esprit positif et joyeux»

07/02/2023

À deux jours de l’audience pendant laquelle sera débattue son extradition potentielle, Vincent Reynouard nous parle:
– des nouvelles que lui a apporté son avocat, voilà quelques jours;
– de ses relations avec les prisonniers et les gardiens de la prison d’Edimbourg;
– de quelques conseils qu’il donne aux militants.


SC. La fouille de votre cellule, le 10 janvier, a-t-elle connu d’autres suites?

VR. Aucune. Pendant sept jours, mon codétenu et moi avons été privés de sortie du matin. Puis tout est rentré dans l’ordre. Je pense que les autorités écossaises ont agi sur demande de la France, et, une fois la cellule fouillée, elles ont répondu: «Nous avons fouillé la cellule. Monsieur Reynouard ne détenait rien d’illégal. Point final.»

SC. Le 9 février, la justice écossaise se prononcera sur la demande d’extradition formulée par la France. Êtes-vous confiant?

VR. Je fais confiance, comme toujours, à la Providence. Dès lors, je ne m’inquiète ni de la manière dont je parlerai ni de ce que je dirai. Ce serait en pure perte que je me tracasserai de cette audience, puisque je ne connais rien au droit écossais; mon avocat fait son travail, cela me suffit.

SC. Avez-vous des contacts avec lui?

VR. Il se trouve qu’il est venu me rendre visite, à l’improviste, il y a quelques jours. Il avait des nouvelles à me communiquer.

SC. Des nouvelles encourageantes?

VR. Oui, plutôt encourageantes. Je vous livre ce qu’il m’a expliqué, d’après les notes que j’ai prises durant notre entretien.

« Lorsqu’un État lance un mandat d’arrêt européen, afin d’obtenir l’extradition d’une personne reconnue coupable d’un délit ou d’un crime, sa demande sera acceptée si les faits constituent également un délit ou un crime dans le pays où réside le justiciable. Si donc la personne s’oppose à son extradition, la justice du pays d’accueil doit examiner le dossier, sauf dans le cas de 23 délits et crimes qui figurent sur une liste prévue par les accords internationaux d’extradition. Parmi ces 23 délits et crimes, figurent, par exemple, le viol, l’incendie criminel, ainsi que le “racisme”.

» La raison d’être de cette liste est simple: a) les délits et crimes qu’elle rassemble sont réprimés dans tous les pays d’Europe; b) la définition desdits délits et crimes ne pose aucun problème. Que ce soit en Angleterre, en Italie ou en Pologne, un incendie criminel est un incendie criminel. Donc, pour ces 23 crimes et délits de la liste, l’extradition est automatique, même si le justiciable s’y oppose.

» Dans votre cas, les autorités françaises ont fondé leur demande d’extradition en vous accusant d’un des 23 crimes et délits de la liste: celui de «racisme/xénophobie». Pourquoi ont-elles agi de la sorte? Parce que les faits pour lesquels vous avez été condamné en France, à savoir «négation de l’Holocauste», ne constituent pas un délit au Royaume-Uni, ce qui empêche légalement votre extradition. Conscientes de cet empêchement, les autorités françaises ont tenté de contourner la loi en cochant, dans leur demande d’extradition, la case «racisme/xénophobie».

» Il y a deux ans encore, je n’aurais rien pu faire: la case étant cochée, la Justice écossaise aurait écarté toute discussion. Cependant, voilà deux ans, l’Écosse a reconnu que dans une procédure d’extradition, un État peut se rendre coupable de procédure abusive.

» Je compte donc soulever l’argument suivant: la vidéo pour laquelle vous avez été condamné et qui est décrite dans le mandat d’arrêt correspond à du «négationnisme», et non à du «racisme». Pour m’en assurer, je prévois de demander à la Justice française des précisions sur votre condamnation.

» Lorsque j’ai discuté de tout cela avec le procureur, afin de lui expliquer pourquoi je m’apprêtais à demander un délai supplémentaire, il m’a répondu qu’il comptait formuler la même demande. J’en ai été agréablement surpris, car cela semble indiquer que le procureur (qui n’est pas de votre côté) estime lui aussi qu’il y a un problème…

» La France semble réclamer abusivement un de ses ressortissants qu’elle n’aime pas pour ses opinions; elle le veut à tout prix, pour l’enfermer après lui avoir intenté un procès politique.

» Ça, on peut dire qu’elle vous veut! Et pour parvenir à ses fins, elle semble prête à tout, même à tromper la Justice écossaise. Votre affaire, ici, c’est du jamais vu. J’aime ce genre d’affaires, et j’aime défendre les gens mal-aimés auxquels on intente des procès politiques. Si l’on en revient aux procès politiques, alors il n’y a plus de justice et on peut revenir à l’esclavage. Voilà pourquoi je vous défendrai mordicus.

» Le 9 février, je demanderai un délai. Sachant que le procureur a déjà effectué la même démarche de demande d’infirmations à la France, ma demande sera acceptée. Votre affaire sera jugée en mai ou juin 2023, car elle est très importante. C’est du jamais vu dans ce pays où la liberté d’expression existe, qu’on soit d’accord ou pas avec ce qui est dit.»

SC. Pensez-vous être libéré en mai ou juin?

VR. Si la justice écossaise est indépendante et respectueuse du Droit, elle ordonnera ma remise en liberté. Dans le cas contraire, elle me livrera à la France. Ni mon avocat ni moi n’y pourrons quoi que ce soit. Voilà pourquoi je m’en remets à la Providence, sachant qu’elle organise tout au mieux.

SC. Est-ce à dire que vous n’êtes pas préoccupé d’une potentielle extradition vers la France?

VR. Que je sois remis en liberté ou extradé, la Providence m’offrira des opportunités. Dès lors, pourquoi s’inquiéter? Si je me morfondais, je ne pourrais pas profiter de mon séjour à la prison d’Édimbourg, car il faut dire que c’est loin, bien loin d’être le bagne. Ici, on s’occupe de tout pour vous: chauffage, douches propres, repas, linge, sports… tout est inclus. Pour moi qui déteste m’occuper des choses matérielles, c’est très agréable. Dans les faits, je me considère comme en vacances, sur un navire de croisière: je ne peux certes pas quitter le bâtiment, mais je suis bien à l’intérieur. Ce sont des vacances que la Providence m’offre lien récompense de toutes ces années de travail intensif et de tribulations. Elle a attendu que j’achève l’œuvre de ma vie: mon livre sur Oradour.

SC. Vu ainsi, il est vrai que la Providence vous semble très favorable.

VR. Oui, et je serais ingrat, si je refusais ou critiquais le cadeau qu’Elle m’offre. Ici, je vois tout et tout le monde comme la manifestation de Sa bonté, d’où mon respect envers les choses.

Par exemple, la prison peut tout vous fournir le nécessaire gratuitement: savon, rasoir, brosse à dents et dentifrice. Certes, ce qu’elle vous donne est l’équivalent des articles premiers prix dans les supermarchés; si vous souhaitez mieux, il faut l’acheter à la cantine. Pour ma part, je reçois mon nécessaire de la prison comme s’il s’agissait d’un cadeau de la Providence, et j’en prends soin, je ne gâche rien. Dernièrement, lorsque le gardien a vu le petit bout de savon qu’il me restait alors que j’en demandais un nouveau, il a été très surpris, car, m’a-t-il dit, beaucoup de prisonniers jettent leur savonnette après quelques utilisations seulement, car c’est gratuit. Pour ma part, j’utilise mon savon jusqu’au bout: c’est une façon d’exprimer ma reconnaissance envers la Providence.

De même, je remercie toujours les prisonniers qui nous servent les repas. Un jour, celui qui distribuait les desserts a hésité à me donner une banane, car elles étaient très abîmées. J’ai insisté avec le sourire. Le lendemain, dans le grand hall, je suis venu lui dire que la banane avait été très bonne (ce qui était vrai) et qu’il avait eu raison de me la donner. Cela lui a fait plaisir. Depuis lors, quand j’arrive pour le dessert, il sélectionne vite pour moi, dans le sac, le fruit qui a la meilleure apparence. Mes remerciements à toute l’équipe me valent également d’être bien servi en soupe (le prisonnier de service prend soin de remplir mon bol à ras bord et me dit: «Voilà, mon ami!») et en légumes. En effet, je suis connu comme le «vegan» (comprenez «végétalien») qui ne fait jamais d’histoire si le menu n’est pas entièrement conforme a son régime. Quand le plat ne me convient pas, je dis avec le sourire: «Pas grave; j’ai mes Weetabix!» Alors, quand le plat me convient, on me sert abondamment en légumes. Hier, le détenu qui sert la soupe est venu me voir pour me dire qu’il en restait toujours beaucoup après le service: «On la jette; alors sachant que tu es végétalien, si tu m’apportes un récipient, je t’en donnerai plus.»

SC. Et avec les gardiens?

VR. Il en va de même avec eux. Je suis très aimable, toujours poli et souriant. Je les considère comme le personnel du navire de croisière sur lequel la Providence m’a embarqué. Je les respecte donc, et, en échange, ils sont très gentils avec moi, parfois même très proches.

L’un d’entre eux connaît le début de la chanson: «Sur le bon d’Avignon» (un souvenir de classe de français, sans doute); alors, quand il me voit, il la chante, après m’avoir salué en français.

Voilà quelques jours, j’allais à la petite salle de sports de l’étage pour courir. J’étais en short, avec mes chaussettes remontées à mi-mollet. Un gardien m’a vu et m’a lancé: «Vincent, je vais te donner un conseil de mode vestimentaire: tes chaussettes, là, c’est nase! Tu devrais les descendre.» Tout cela avec un fort accent écossais et sur le ton de la rigolade. Je lui ai répondu en souriant: «Mais je suis en Grande-Bretagne!», et j’ai descendu mes chaussettes pour ma course quotidienne sur tapis roulant.

SC. Pouvez-vous faire du sport quotidiennement?

VR. Oui, chaque matin, je cours vingt minutes (je règle le tapis roulant à une vitesse de 12 km/h) et je rame quinze minutes avec une deuxième machine qui se trouve en accès libre à l’étage. L’après-midi, je cours quinze minutes, juste avant d’aller marcher 45 minutes dans la cour de la prison. En outre, trois fois par semaine, je me rends à la grande salle de sport de la prison. On peut y rester une heure. Elle est équipée comme une salle de gymnastique que l’on trouve en ville, avec plusieurs machines très modernes.

Hier, elle a pris livraison d’une machine qui permet de s’entraîner au ski de fond. C’est très physique: il faut « skier » le plus vite possible pendant deux minutes. Les trois moniteurs qui savent que je fais trois fois par semaine 40 minutes de vélo et quinze minutes de rame, m’ont proposé de la tester. J’ai tenu 1 min 20 s avant d’arrêter, tant c’était physique. L’un des moniteurs m’a alors encouragé: «Allez Vincent, encore 40 secondes! Tu vas y arriver!» J’ai repris et j’y suis parvenu. Ils m’ont félicité en me tendant la main. J’avoue que j’étais fier d’avoir un peu porté les couleurs de la France…

SC. Une France qui réclame votre extradition.

VR. Non; ça, c’est le gouvernement temporaire du pays. La France, à mes yeux, c’est autre chose: c’est un héritage matériel et spirituel légué par des siècles et des siècles de sacrifices. Ce sont des générations que je représentais hier, et cela même si, aujourd’hui, leurs descendants en sont indignes, allant jusqu’à réélire Emmanuel Macron. De façon générale, mon Europe, c’est celle de l’Allemand Adolf Hitler, du Belge Léon Degrelle, du Français Jacques Doriot, du Britannique John Amery… Physiquement, elle est morte; mais spirituellement, elle est toujours vivante. De 1941 à 1945, elle a eu besoin de soldats armés de fusils; depuis lors, elle a besoin de combattants armés de stylos: j’en fais partie. Pour moi, c’est un honneur et une joie. Cette joie et cet honneur, je les vis même en prisons en l’acceptant comme une permission que la Providence m’accorde. Je l’en remercie, et parce que je l’en remercie, Elle me rend la vie plus douce, agréable même, au sein d’un univers qui généralement effraye.

SC. Il est vrai qu’à vous écouter, la prison n’a jamais été un enfer. Il y a treize ans déjà, à Valenciennes, vous la décriviez sous un jour sympathique.

VR. Je le redis, car c’est essentiel: la réalité émane de notre perception des événements. Si nous portons un regard sombre, notre réalité sera sombre; si nous portons un regard lumineux, notre réalité s’éclaircira. Je souhaite que mon expérience serve aux militants présents et futurs: gardez toujours un esprit positif et joyeux, sans peur de la prison. La première force, la plus importante, réside dans la confiance en la Providence et dans le détachement. Quand vous vous y fixez, non seulement, la force vous habite, mais d’agréables surprises vous attendent aussi. Je n’entrerais pas dans les détails, mais à l’heure qu’il est, j’ai devant moi la photographie de l’une de mes filles que je n’ai pas vue depuis des années (je ne l’ai d’ailleurs pas reconnue). Je ne pensais plus jamais avoir le moindre contact… et pourtant! Par conséquent, confiance et courage; la noblesse de la cause en vaut la peine, et le combat ne vous apportera pas que des souffrances, bien au contraire.

https://blogue.sansconcession.org/20...itif-et-joyeux
 
Old February 10th, 2023 #35
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Bilan de l’audience du 9 février

10/02/2023

Ce 9 février, la question de l’extradition de M. Reynouard vers la France était débattue au Tribunal du Shérif d’Édimbourg.

M. Reynouard devait comparaître en visioconférence, mais à cause d’un problème technique, il ne comparut pas. Toutefois, l’audience fut maintenue, car son avocat a affirmé avoir le soutien complet de son client dans la défense de ses intérêts.

L’avocat de M. Reynouard a informé le tribunal qu’il a reçu la vidéo qui a valu à son client la condamnation pour laquelle la France réclame son extradition. Cette vidéo est en effet très importante dans cette affaire.

Rappelons que les autorités françaises ont fondé leur demande d’extradition en accusant le M. Reynouard de «racisme/xénophobie» (l’un des 23 crimes et délits pour lesquels l’extradition depuis le Royaume-Uni vers la France est immédiate), car les faits pour lesquels le révisionniste a été condamné en France (à savoir «négation de l’Holocauste») ne constituent pas un délit au Royaume-Uni, ce qui empêche légalement son extradition.

L’avocat de M. Reynouard a donc déclaré qu’il désire établir si la vidéo incriminée relève bien du racisme et de la xénophobie, car si tel n’est pas le cas, la demande d’extradition de la France sera jugée irrecevable.

Le Shérif Alistair Noble a donc décidé qu’une nouvelle audience préliminaire se tiendrait le 9 mars, et une audience pour débattre de la question de l’extradition a pour le moment été fixée au 6 avril.

https://blogue.sansconcession.org/20...e-du-9-fevrier
 
Old February 14th, 2023 #36
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Annonce: Prof de Maths incarcéré propose aide gratuite


14/02/2023

Si des élèves ou des étudiants le souhaitent, ils peuvent envoyer leurs questions et demandes en mathématiques, physique ou chimie (questions de cours, exercice ou devoir entier pour obtenir un corrigé expliqué et détaillé).

M. Reynouard se fera un plaisir d’y répondre gratuitement: cela lui permettra à la fois de continuer à s’entraîner dans les disciplines qu’il enseigne (“practice makes perfect”, comme disent les Anglais) et de se changer les idées.

Pour rappel, il est possible de contacter M. Reynouard:
 
Old February 20th, 2023 #37
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Deux projets de bandes dessinées révisionnistes


20/02/2023

M. Reynouard remercie chaleureusement tout ceux qui lui ont envoyés du matériel de dessin.

Il nous présente aujourd’hui une étude réalisée dans le cadre d’un projet de bande dessinée: Tatiana découvre Oradour.

Pour l’heure, M. Reynouard travaille sur l’aspect physique de Tatiana, afin de fixer le personnage, c’est-à-dire de pouvoir toujours le dessiner la même personne d’image en image, sous tous les angles.

Rappelons que Tatiana est l’héroïne d’une bande dessinée que M. Reynouard a réalisé en 2010, à la maison d’arrêt de Valenciennes. Il s’agissait d’une demoiselle capable de voir des événements passés survenus dans le lieu où elle se trouve.

En 2010, M. Reynouard avait inventé une histoire dans le genre fantastique qui mettait en scène ce personnage. Il va de soi que ce don pourrait se révéler utile pour des bandes dessinées révisionnistes…

S’il est extradé vers la France (ce qui, vu le bilan de l’audience du 9 février, est loin d’être garantie), M. Reynouard envisage de mettre à profit son temps en prison en relisant d’abord Tatiana découvre Oradour, puis Tatiana découvre Auschwitz.

On peut menoter un militant déterminé, mais on ne peut jamais l’arrêter.

https://blogue.sansconcession.org/20...revisionnistes
 
Old February 21st, 2023 #38
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Être un phare dans la nuit (1)

21/02/2023

Depuis plusieurs semaines, nous entretenons une correspondance fournie avec M. Reynouard. Ces échanges de lettres ont amené le professeur à mettre par écrit son opinion sur des sujets très divers.

Rapidement, nous avons pensé qu’il faudrait un jour publier ces lettres, car elles mettent en lumière un aspect important du combat de M. Reynouard: le révisionnisme n’est pas une fin, mais seulement un moyen.

Pour améliorer la lisibilité du texte, nous avons pris le parti de présenter ces échanges sous la forme d’un dialogue, ne citant que les passages des lettres de M. Reynouard qui traitent de sa vision du combat révisionniste, et résumant les nôtres en de simples qui synthétisent nos questions et remettent en contexte les réponses apportées par le professeur.

Comme cet échange de courrier s’est étalé sur plusieurs semaines, le texte final est relativement long. Voilà pourquoi nous le publierons en plusieurs articles au cours des prochains jours.

Nous vous souhaitons une agréable lecture.

=====


[SC. Parmi les lecteurs qui écrivent, certains soulignent qu’en matière de révisionnisme, vous avez accompli votre devoir et vous suggèrent de cesser le combat pour prendre un repos bien mérité.]

VR. Je reçois des lettres semblables. Un aimable correspondant m’écrit par exemple: «[…] ne sacrifiez pas toute votre vie. Il n’y a personne de connu qui oserait se mettre à côté de vous, donc ce n’est pas votre faute si les choses n’avancent pas.»

Je les remercie de leur sollicitude qui me touche beaucoup. Toutefois, un élément essentiel doit être pris en compte: quand on est appelé à défendre le vrai, le beau, le nombre, la lutte n’est jamais harassante. Je puis en témoigner: même en prison, ma vie reste extrêmement enrichissante et pleine de joie. Par conséquent, je n’ai nulle envie de cesser le combat.

[SC. Cette absence de soutien n’est-elle pas, cependant, pesante, car quand on mène un combat public, on est heureux de recevoir l’appui de gens qui ont l’oreille du public?]

VR. Dans les années 1990, le révisionnisme a reçu indirectement le soutien de l’abbé Pierre qui était la personnalité préférée des Français. Le fondateur d’Emmaüs se plaça aux côtés de Roger Garaudy, attaqué pour avoir publié un ouvrage révisionniste intitulé: Les Mythes fondateurs de la politique israélienne.

Quelques années plus tard, l’humoriste Dieudonné fit monter sur scène le professeur Faurisson. Le révisionnisme a donc bénéficié de l’appui de personnes connues. Bien que cela soit impossible à quantifier, je suis certain que les thèses révisionnistes se répandent dans les masses. Le sujet étant tabou, les convaincus restent discrets. Aussi a-t-on l’impression que rien n’avance; mais c’est faux, j’en suis convaincu au regard du courrier que, depuis des années, je reçois.

[SC. Après votre arrestation, cependant, aucune personnalité n’a élevé la moindre protestation.]

VR. Un des principes essentiels de la non-violence (qu’elle soit physique, verbale ou mentale) peut s’énoncer ainsi: face à une situation susceptible de vous contrarier, commencez toujours par vous poser sérieusement la question suivante: « quelle est ma part de responsabilité dans cette affaire? » Y répondre permet de surmonter la colère, le ressentiment et le désespoir.

Considérons mon cas. Certes, aucune personnalité n’ose se placer à mes côtés. Toutefois, quand on se déclare révisionniste et qu’on se revendique publiquement national-socialiste, peut-on vraiment s’étonner et d’offusquer de se retrouver seul? Je n’ai rien fait pour éviter cette solitude. Dès lors, je ne dois pas m’en plaindre.

[SC. On aurait pu espérer davantage de courage chez les responsables de la droite radicale.]

VR. Cet espoir me semble illusoire, car, par conviction, par stratégie ou par crainte, la droite nationale se désolidarise du national-socialisme. Dès lors, comment pourrait-elle publiquement me soutenir? Ses dirigeants savent qu’ils seraient immédiatement accusés de proximité avec l’idéologie dont ils veulent à tout prix se distancier. Ce n’est donc pas leur silence à mon propos qu’il convient de dénoncer, mais, en amont, la stratégie adoptée par la droite nationale envers le national-socialisme.

Cependant, à l’égard du national-socialisme, la droite nationale peut de diviser, grosso modo, en deux groupes: d’un côté, il y a les nationalistes opposés au national-socialisme n’ont aucune raison de défendre le IIIe Reich, ni aucune personne qui s’en réclame; de l’autre, il y a ceux dont les sympathies nationales-socialistes sont plus ou moins prononcées, qui soulignent que l’objectif de leur formation politique est de rassembler un maximum de citoyens autour d’un projet de société nationaliste. Or, on ne peut rassembler si l’on défend le nazisme, idéologie repoussoir par excellence!

Les uns comme les autres oublient ce que Maurice Bardèche avait compris dès 1947 toutefois. Dans son œuvre magistrale Nuremberg ou la Terre promise, Bardèche prévint qu’à travers l’hitlérisme, les vainqueurs condamnaient à mort toutes formes de nationalisme, et lança cet avertissement: «Ce n’est pas seulement les Allemands, c’est nous tous qui sommes dépossédés.» Puis venait le passage prophétique dans lequel Bardèche expliquait que désormais, «toute nation, tout parti qui se souviennent du sol, de la tradition, du métier, de la race sont suspects».

Maurice Bardèche précisait qu’après la pendaison des chefs nationaux-socialistes, nos champs et nos villes bâties par les anciens ne nous appartiendraient plus et deviendraient la proie de l’étranger. Il ajoutait: «Le monde est désormais démocratique à perpétuité. Il est démocratique par décision de justice. Désormais, un précédent judiciaire pèse sur toute espèce de renaissance nationale.» Aujourd’hui, cette condamnation de tous les nationalismes est résumée ainsi: « l’extrême droite, on sait où ça a mené.» Sous-entendu: elle mène à la dictature, aux guerres d’agression et aux « chambres à gaz ».

Voilà pourquoi la droite nationale n’a pas d’autre choix que de dénoncer publiquement l’Histoire écrite par les vainqueurs de 1945, et de rectifier les mensonges colportés par leurs héritiers idéologiques. Elle doit monter à l’assaut de la place où les partisans de l’ordre mondial établi en 1945 ont installé leur arme idéologique de destruction massive, je veux parler du slogan: « L’Histoire montre où mène le nationalisme ».

Certes, cette place est une forteresse très bien défendue; mais c’est justement l’importance de l’objectif qui pousse l’adversaire à multiplier les remparts et à les hérisser d’armes défensives. Intimidée, voire apeurée, la droite nationale déserte ce champ de bataille et s’engage sur d’autres: l’immigration incontrôlée, l’islamisation, l’insécurité… Mais à peine la bataille s’est-elle engagé qu’une bombe idéologique explose, décimant les troupes nationalistes: « l’extrême droite, on sait où ça a mené. » De là toutes ces batailles perdues, alors que la droite nationale dénonce depuis des années les vrais problèmes et propose des solutions adéquates.

Le Front national a émergé voilà quarante ans, à Dreux. À l’époque, jeune adolescent, j’entendais dire: «Le Pen dit tout haut ce que les Français pensent tout bas.» Dès lors, pourquoi le F.N. n’a-t-il pas été porté au pouvoir? Parce que «l’extrême droite, on sait où ça a mené».

Voilà pourquoi Marine Le Pen a imposé à son parti la stratégie dite de «dédiabolisation», qui consiste à condamner le national-socialisme en tant qu’idéologie criminelle, et moderniser le F.N. en abandonnant les fondamentaux de la droite nationale (mariage réservé aux hétérosexuels, interdiction de l’avortement, etc.). Le Rassemblement national se présente désormais comme un parti qui ne remet en cause ni les «acquis sociaux» (avortement, pacs, etc.) ni les grands principes républicains, et se réclame d’une République « propre », avec une immigration ramenée à un niveau « raisonnable », dans une France « en ordre ». Vous constaterez que cette stratégie porte ses fruits.

Certes, sur le plan électoral, la dédiabolisation permet des avancées. Toutefois, après trente ans de Chirac, Sarkozy, Hollande et Macron, ce n’est pas l’actuelle vaguelette bleu marine qui devrait effleurer le rivage; c’est une lame de fond qui devrait tout submerger. Autrement dit: aux dernières élections présidentielles, Marine Le Pen aurait dû être élue triomphalement avec 60% à 70% des bulletins exprimés, et aux élections législatives, le RN aurait dû obtenir 200 sièges, voire davantage. On en est loin, très loin.

Or, en démocratie, tant qu’un groupe n’est pas majoritaire à l’Assemblée nationale, son poids dans les décisions politiques reste infime. J’ajoute que même si demain le RN se hissait au pouvoir, son programme fondamentalement conforme aux principes de républicains ne permettrait aucune révolution nationale. On reviendrait peut-être à la France des années 1950 (la France d’Amélie Poulain); mais c’est cette France qui a donné 1968. Ainsi, aussi longtemps que la droite nationale se détournera du révisionnisme historique, elle n’aura le choix qu’entre rester dans son ghetto ou se trahir pour espérer une victoire par les urnes.

=====


La suite de cette correspondance paraîtra prochainement.

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Old March 2nd, 2023 #39
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Être un phare dans la nuit (2)


02/03/2023

[SC. Les nationalistes ne devraient-ils pas, a minima, défendre la liberté d’expression des révisionnistes et, plus particulièrement, la vôtre?]

VR. Cette stratégie présente un intérêt certain: elle permet de dévoiler l’hypocrisie de notre République qui a totalement vidé de sa substance le principe de la liberté d’expression. Le raisonnement est le suivant: «En France, le délit d’opinion n’existe pas. Toutefois, le racisme n’est pas une opinion, mais un délit, car il provoque la haine, et la haine raciale, on sait où cela a mené. Dès lors, tous les discours susceptibles de provoquer la haine ou à la discrimination doivent être réprimés au nom du “vivre ensemble”.»

Dans ses ouvrages, Me Éric Delcroix souligne l’importance de la formule : «discours susceptible de…», car elle permet de condamner n’importe quel exposé en arguant: «J’estime que ces propos peuvent susciter la haine chez certains lecteurs ou auditeurs.» La limite tracée à la liberté d’expression est donc soumise à la seule volonté des puissants du moment. Nous sommes dans l’arbitraire le plus total. Ainsi, en France, le principe de la libre parole a été totalement vidé de sa substance…

[SC. On ne vous entend jamais réclamer, pour vous-même, la liberté d’expression. Pourquoi cela?]

VR. Parce que, dans mon cas, c’est inutile. En effet, considérez la Déclaration universelle des droits de l’homme, adoptée le 10 décembre 1948 par l’Organisation des Nations Unies (ONU): les deux derniers articles traitent de l’ »abus des droits » et énoncent qu’aucun des droits garantis par l’ONU ne saurait être invoqué pour servir un objectif contraire à ceux de l’ONU. Or, en tant que national-socialiste, je suis raciste en ce que je suis conscient de l’existence des races et des disparités raciales. Dès lors, en toute logique, je suis opposé à l’égalité (égalité des sexes, égalité entre les citoyens d’un pays et les non-citoyens…). Ainsi, je m’oppose à certains buts de l’ONU. Par conséquent, je ne saurais invoquer la liberté d’expression garantie par la Déclaration universelle des droits de l’homme.

L’ »abus des droits » est également prohibé par la Convention européenne de sauvegarde des Droits de l’homme (CESDH). Voilà pourquoi Maître Delcroix parle de Droits de l’homme «souples et modulables à souhait pour imposer l’ordre mondial antidiscrimination et antifasciste.» (Rivarol, 21.XII.2022)

Tout est verrouillé, et voilà pourquoi je ne perds pas mon temps à mendier, pour moi-même, le droit à la liberté d’expression. Je sais que mes adversaires ne me l’accorderont jamais. Mais qu’importe, car, en tant que national-socialiste, avant de réclamer des droits, je me soucie d’accomplir mes devoirs d’homme. Or, parmi ces devoirs, figure le service du Bien commun, dont je m’acquitte en répandant des vérités historiques salvatrices. Plutôt donc que de mendier le droit à la liberté d’expression, j’invoque le devoir de défendre publiquement la vérité, et j’accomplirai ce devoir toujours, quelles que soient les limites que prétendent tracer mes adversaires.

[SC. Une question se pose: les masses peuvent-elles accepter la vérité?]

VR. Je réponds négativement, mais cela ne doit pas nous décourager. En effet, plutôt que d’espérer convertir les masses, œuvrons pour convaincre les individus.

Depuis mon incarcération, je reçois des lettres de gens qui me remercient d’avoir changé leur regard non seulement en Histoire, mais aussi sur la vie. Des correspondants me disent: «Il y a eu un avant et un après à la découverte de vos travaux; vous m’avez appris énormément.» À mes yeux, c’est merveilleux.

Une lectrice du Gard m’écrit: «Vous êtes sans doute, pour beaucoup, comme un phare dans la nuit.» La comparaison me paraît légitime: un phare subit les assauts des vagues, sans rien leur opposer que sa solidité qui lui permet de rester debout et de continuer à briller, dans la nuit, pour le bien de tous les navires. C’est exactement le principe de la non-violence: encaisser les coups et y répondre non pas par des coups, mais en restant fort et en continuant à accomplir sa mission d’enseignement, sans haine ni violence, pour le plus grand profit des individus qui, politiquement proches, en ont besoin.

Quand on raisonne ainsi, on échappe au désespoir. S’imaginer convaincre rapidement les masses est un piège. Un boulanger confectionne-t-il son pain en cinq minutes? Non, la préparation prend du temps. Une mère élève-t-elle ses enfants en une semaine? Non, l’éducation dure des années. Alors pourquoi le révisionnisme devrait-il s’imposer rapidement?

Certains m’objecteront que les sacrifices consentis par un révisionniste sont bien plus lourds que ceux d’un boulanger ou d’une mère de famille. Or, il est naturel d’espérer des résultats à la hauteur de ses sacrifices. Je pourrais me contenter de répondre que la notion de sacrifice est subjective. J’insiste: ma vie de révisionniste s’est révélée passionnante. Même en prison, ma vie reste enrichissante et remplie de joie. Pour moi, une existence de boulanger serait sacrificielle: je préfère écrire en prison, plutôt que de pétrir de la pâte dans mon fournil.

Toutefois, j’irai plus loin en insistant sur un fait capital: bien que je me donne entièrement au triomphe du révisionnisme, la victoire ou la défaite m’est indifférente. On prête à Jeanne d’Arc les paroles suivantes: «Combattons, Dieu donnera la victoire.»

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La suite de cette correspondance paraîtra prochainement.

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alex revision
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Être un phare dans la nuit (3)


04/03/2023

[SC. Cela rappelle un passage de l’épître de saint Paul aux Romains: «Ce n’est pas l’œuvre de celui qui veut ou de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde.»]

VR. Un enseignement identique figure dans un texte sacré de l’Inde, la Bhagavad-Gita. Dieu commande au chevalier Arjuna d’agir sans vouloir jouir du fruit de ses actes, c’est-à-dire sans s’en soucier. Plus loin, il rappelle: « Combats par devoir, sans te préoccuper ni de la victoire ni de la défaite. Ainsi, jamais tu n’encourras le péché. »

En effet, au plan personnel, le succès ou l’échec social de ma mission de vie est sans importance. C’est Dieu qui décide en fonction de ses plans. L’important est que je remplisse du mieux possible ma tâche, afin de me bonifier, donc de mourir meilleur que je ne suis né. Un commentateur hindou souligne: « Malheur à celui qui, tels un chat ou un chien, sort de la vie tel qu’il y est entré. » Dans l’évangile selon saint Matthieu, la parabole des talents dit la même chose est va plus loin.

Un maître, partant pour un voyage, convoque ses serviteurs: il donne cinq talents au premier, deux au deuxième, et un seul au troisième. Longtemps après, le maître de ces serviteurs revient, et leur fait rendre compte. Celui qui avait reçu cinq talents, les avait fait valoir, et en avait gagné cinq autres. De même, celui qui avait reçu les deux talents les avait fait valoir, et en avait gagné deux autres. L’un et l’autre sont récompensés de la même façon. En revanche, celui qui n’avait reçu qu’un talent avait pris peur et l’avait enterré, ne voulant pas risquer de le perdre. Au retour de son maître, il le déterre pour le lui rendre. Fâché, le maître dépouille ce serviteur de son talent et le chasse dans les ténèbres extérieures.

Voici comment j’interprète cette parabole. Le maître, c’est Dieu. Les serviteurs sont les âmes. Au départ, les serviteurs vivent avec le maître: les âmes sont auprès de Dieu. Le départ du maître entraîne la séparation d’avec les serviteurs: il symbolise la naissance, lorsque les âmes quittent Dieu et s’incarnent. Le maître donne à chaque serviteur un nombre de talents différent, «chacun selon ses capacités». J’en déduis que ce ne sont pas les talents donnés qui font les capacités, mais les capacités qui déterminent les talents octroyés. Cela signifie qu’à leur naissance, les âmes sont inégales. Dieu demandant à chacun de gagner autant qu’il lui a donné, selon ses capacités, cela n’a rien d’injuste: c’est là l’interprétation chrétienne.

Pour ma part, je pense que ces inégalités proviennent de parcours différents vécus par les âmes lors de leurs incarnations passées. En effet, je pense qu’il existe de la vie non seulement sur Terre, mais aussi sur d’autres planètes dans notre univers, ainsi que dans d’autres dimensions, certaines immatérielles, et je pense qu’une âme connaît des existences multiples sous des modalités très différentes.

Cela dit, revenons à la parabole des talents. L’objectif des âmes est de retourner auprès de Dieu pour toujours, c’est-à-dire de s’extraire du cycle des morts et des renaissances en accédant au Paradis. Pour l’atteindre, elles doivent se bonifier jusqu’à comprendre qu’elles ne font qu’un avec Dieu.

Si cela est facile à concevoir intellectuellement, mais on n’a vraiment compris cela que quand on ressent que tout est interconnecté dans l’univers. On reste alors d’humeur toujours égale en pratiquant l’amour (la charité, si vous préférez) inconditionnel. Tel est donc le sens de la Vie: se bonifier au fil des existences, afin de retourner auprès de Dieu. Or, on ne se bonifie qu’avec les épreuves rencontrées lors de nos existences.

Voilà pourquoi je l’affirme: au moment de s’incarner ici-bas, l’âme choisit une mission de vie selon son degré d’avancement, afin de connaître les épreuves qui lui permettront de travailler telle ou telle vertu, donc de se bonifier dans tel ou tel domaine. Cette mission s’inscrit dans le plan divin qui regroupe toute chose.

[SC. Les talents donnés par Dieu seraient-ils donc des aptitudes innées utiles pour l’accomplissement de la mission choisie?]

VR. Disons qu’il s’agit de potentialités qui, s’actualisant, permettront d’accomplir la mission destinée à faire éclore et à développer d’autres vertus. Pour l’actualiser, la Providence nous fait naître avec une certaine constitution, à une époque donnée, dans un pays donné et dans un milieu donné.

Prenons mon cas, car c’est celui que je connais le mieux. Très tôt, la question de l’existence de l’âme m’a taraudé. J’étais en classe de 5e lorsque j’ai acheté et lu le livre du docteur Raymond Moody: La vie après la vie. J’avais donc 12 ans, et mes parents ne m’avaient pas influencé (à la maison, nous n’évoquions pas ces questions): d’après moi, ce mystère de l’âme provenait de mes « capacités » issues de mes existences antérieures. En revanche, mes parents m’ont permis de comprendre que l’aisance financière ne procurait pas nécessairement le bonheur: en observant leur vie, et en la vivant avec eux, je me suis aperçu que, vécue hors de tout idéal supérieur, cette aisance pouvait être une source de malheur profond.

Le milieu dans lequel je suis né m’a donc donné un « talent »: le détachement des choses matérielles. Pour ma mission de vie, c’était nécessaire. Par conséquent, bien que, de par leur mode de vie, mes parents m’aient fait souffrir , je leur suis reconnaissant, car il le fallait pour développer certaines qualités présentes à l’état latent. Lorsqu’aujourd’hui, j’écris heureux dans ma cellule, c’est en grande partie grâce à eux.

D’après mon interprétation, dans la parabole des talents:
– les capacités sont les qualités de l’âme issue de ses existences antérieures;
– les talents accordés par Dieu sont des potentialités que la jeunesse permettra d’actualiser;
– les talents à gagner sont les vertus à acquérir dans le cadre de la mission de vie choisie avant de naître: elles seront acquises grâce aux épreuves rencontrées et vécues positivement.

Pour en revenir à la question de départ, je termine en soulignant le dernier enseignement capital tiré de cette parabole: le retour du maître symbolise la mort physique. Les âmes doivent alors rendre compte de leur vie. Or, le maître ne demande pas aux serviteurs le nombre de personnes auprès desquelles leur action a porté ses fruits; il leur demande uniquement s’ils ont fait fructifier les talents qui leur avaient été donnés.

J’en conclus que Dieu vous demandera simplement si vous vous êtes bonifiés, sans tenir compte du succès ou de l’échec social de votre mission. Voilà pourquoi si je me dévoue entièrement au combat révisionniste, afin d’en assurer le triomphe, la victoire ou la défaite me laissent indifférent, car c’est sans importance pour mon destin personnel. Victoire ou défaite, c’est l’affaire de Dieu, dans le cadre de son plan.

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La suite de cette correspondance paraîtra prochainement.

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